Le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA, opposition parlementaire), les autorités nationales et des diplomates sont divisés sur l'évolution du processus de sortie de crise au Mali, un pays ouest-africain qui a connu une crise multidimensionnelle en 2012, avec l'occupation de sa partie septentrionale par des jihadistes et un coup d'état militaire.
Re?us ce jeudi à Bamako par le chef de l'Etat malien, les représentants de la communauté internationale "ont saisi cette opportunité pour féliciter le président de la République des nouvelles initiatives qui ouvrent une fenêtre d'opportunité et d' espoir sur le chemin de la paix, du dialogue et de la réconciliation nationale".
"Pour la délégation de la Communauté internationale, l'évolution du processus incite à l'optimisme et les changements intervenus permettront d'obtenir, à coup s?r, des avancées rapides ", mentionne un communiqué de la présidence malienne rendant compte de l'audience.
La délégation de diplomates conduite par le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali, Albert Gérard Koenders, était venue faire avec le président de la République le point du processus, selon le communiqué.
Cette audience intervient après la décision annoncée mercredi par le président malien de nommer prochainement une personnalité chargée de conduire les pourparlers avec les groupes rebelles du nord.
L'optimisme de la communauté internationale est battue en brèche par le PARENA, parti dirigé par Tiébilé Dramé, l'ancien émissaire spécial du président malien de la transition, chargé de mener les négociations avec les groupes armés ayant abouti à la signature de l'accord préliminaire du 18 juin 2013 à Ouagadougou.
"Sept mois après l'entrée en fonction du président Ibrahim Boubacar Kéita, le Mali est dans l'impasse", estime ce parti dans une déclaration rendue publique jeudi, dont une copie est parvenue à Xinhua.
"Le peuple malien vit une immense déception proportionnelle à l' étendue de l'espoir suscité par l'élection du Président IBK", affirme le PARENA.
"La question principale du pays, celle du Nord (..), est de nouveau dans l'impasse faute d'une stratégie clairement con?ue et mise en oeuvre. Le processus politique de dialogue et de réconciliation est dans une impasse incompréhensible", estiment M. Dramé et ses camarades.
Les "éléments de la feuille de route" remis par le gouvernement malien à la délégation du Conseil de sécurité, en février dernier, "prévoient l'ouverture du dialogue inclusif au plus t?t en octobre 2014!". Toutes choses que regrette le PARENA.
"Pourquoi le Président IBK n'a-t-il pas engagé le dialogue au terme des 60 jours qui ont suivi la formation du gouvernement, conformément à l'Accord de Ouagadougou qui réaffirme l'intégrité du territoire, l'unité nationale et la forme la?que et républicaine de l'Etat?", s'interrogent M. Dramé et ses camarades.
Face à cette situation, le PARENA recommande notamment "la relance du processus politique de récupération de Kidal (nord Mali) , l'instauration d'une gouvernance moderne et prévisible, le desserrement de l'étau de la famille sur l'Etat".