Le gouvernement sud-africain garde le silence lundi sur les tensions signalées dans ses relations diplomatiques avec le Rwanda et le Burundi.
Selon la presse, l'Afrique du Sud et le Rwanda auraient expulsé mutuellement leurs représentants diplomatiques ces derniers jours, dans un contexte de dégradation des relations bilatérales.
Malgré la multiplication des reportages sur ces expulsions et contre-expulsions, le gouvernement sud-africain n'a ni confirmé ni démenti ces informations.
Par ailleurs, le Burundi a demandé lundi des explications à l' Afrique du Sud au sujet de l'expulsion d'un responsable de l' ambassade du Burundi à Pretoria.
Interrogé sur ces tensions diplomatiques entre l'Afrique du Sud, le Rwanda et le Burundi, le porte-parole du département de la coopération et des relations internationales (DIRCO), Clayson Monyela, a refusé tout commentaire, renvoyant la question aux services de sécurité de l'état.
De son c?té, le service de la sécurité de l'état persiste à affirmer que cette question est gérée par la DIRCO.
Le silence du gouvernement sud-africain sur cette question irrite l'Alliance démocratique (DA), principal parti d'opposition.
"Ce jeu trouble mettant en danger la vie de civils et les relations diplomatiques sud-africaines sur le continent en général ne peut être autorisé à se poursuivre sans contr?le", a déclaré la DA.
"Le Parlement doit être tenu complètement informé de ce qui se passe", a déclaré ce week-end Justus de Goede, ministre des Affaires étrangères du cabinet d'opposition.
Plus t?t dans le mois, l'Afrique du Sud a expulsé trois diplomates rwandais mis en cause dans des attaques contre d'importants exilés rwandais vivant en Afrique du Sud.
En représailles, le Rwanda a expulsé vendredi six diplomates sud-africains, affirmant que l'Afrique du Sud abritait des dissidents responsables d'attentats terroristes au Rwanda.
L'Afrique du Sud et le Rwanda s'opposent depuis des années au sujet de l'ingérence présumée de ce dernier dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Les relations entre les deux pays semblent s'être détériorées rapidement depuis que l'ex-chef des services de renseignement rwandais Patrick Karegeya a été retrouvé mort étranglé dans une chambre d'h?tel de Johannesburg lors du réveillon du Nouvel An.
M. Karegeya était un opposant déclaré au président rwandais Paul Kagame.
Lundi dernier au soir, des hommes armés ont fait irruption au domicile à Johannesburg de l'ex-chef des armées rwandaises, le général Faustin Kayumba Nyamwasa, autre détracteur du président Kagame.
Le responsable burundais expulsé par l'Afrique du Sud est lui- aussi soup?onné d'implication dans cette tentative d'assassinat.