L'ONU va utiliser des drones de surveillance pour la première fois de son histoire dans une tentative pour faire monter la pression sur les milices en République démocratique du Congo. Les deux premiers espions du ciel ont été lancées ce mardi depuis la ville de Goma, qui l'an dernier a été brièvement occupée par le groupe rebelle M23. Les fonctionnaires de l'ONU attendent le déploiement d'un autre drone d'ici la fin du mois, et deux autres d'ici la fin de mars. Ils ont un rayon d'action de 300 km depuis leur base de Goma.
Présidant une cérémonie de dévoilement sur un aéroport branlant, Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU et ancien ambassadeur de France en Chine, a décrit les drones comme ? un instrument essentiel... pour observer des groupes armés et aussi de veiller sur les civils qui sont déplacés ou qui fuient en raison du conflit ?. Le ministre de la Défense congolais, Luba Tambo, a déclaré que les drones joueraient un r?le crucial en aidant à patrouiller sur la frontière poreuse du Congo avec le Rwanda, qui a été accusé d'avoir envoyé des combattants et des armes aux rebelles M23.
Le M23 a été défait par l'armée congolaise soutenue par une brigade d'intervention de l'ONU le mois dernier. Mais l'ONU a annoncé qu'elle allait porter son attention sur d'autres groupes armés dans la région. Parmi eux, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), menés par des extrémistes hutus du Rwanda, qui ont participé en 1994 au génocide dans ce pays, et les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe islamiste.
En janvier, le conseil de sécurité de l'ONU a approuvé l'utilisation de drones non armés pour la collecte de renseignements dans l'Est du Congo. Il a choisi un modèle connu sous le nom de Falco produit par Selex ES, une filiale du géant italien Finmeccanica. Le Falco est capable de transporter plusieurs types de capteurs à haute résolution. Le Congo est plongé dans les conflits depuis près de deux décennies et des groupes armés ont prospéré dans la partie Est du pays, riche en minéraux, malgré la présence de près de 20 000 casques bleus de maintien de la paix des Nations Unies.