La pluie battante dimanche soir au Kenya n'a pas suffi à éteindre la flamme patriotique de Brenda Kungu, attendant patiemment son tour pour donner son sang à un centre improvisé à Nairobi.
Les bénévoles de la Croix-Rouge kényane et des dizaines d' agents de sécurité étaient présents pour gérer une longue file de volontaires venus donner leur sang pour aider à sauver les vies de leurs compatriotes blessés par l'attentat terroriste au centre commercial de Westgate.
Mme Kungu attendait devant le centre de don du centre improvisé depuis l'aube de ce dimanche, mais elle a d? rentrer chez elles pour faire face à des affaires de famille pressante et n'a pu revenir que dans la soirée, pour trouver un grand nombre de personnes attendant déjà pour donner leur sang.
? Les Kényans ont prouvé leur capacité à mettre de c?té ce qui les divise pour s'unir face à la tragédie. En voyant tous ces gens dans la file d'attente, peut-on dire leur ethnie ou leur croyance religieuse ?, a déclaré Mme Kungu, interrogée par Xinhua.
Cette donneuse volontaire est membre d'une organisation de défense de l'égalité des genres qui a mobilisé des dizaines d'amis dimanche soir pour rejoindre les autres Kényans dans une mission patriotique pour sauver les vies des victimes du terrorisme.
Mme Kungu gardait le sourire tout du long tandis que l' infirmier la piquait avec sa seringue pour recueillir son sang dans un tube de plastique impeccable.
? Je voudrais pouvoir donner mon sang deux fois de suite, si ce n'était pas déconseillé médicalement, je serais même la première à retourner dans la queue. On ne peut se permettre de faiblir dans nos efforts alors que nos compatriotes kényans souffrent de ces attaques insensées ?, a déclaré M. Kungu après avoir donné son sang.
Elle a ensuite été rejointe par un groupe d'amis avides de partager leur expérience de ce don du sang, et fiers de savoir que les litres de sang prélevés seraient livrés aux services d'urgence où sont soignées les victimes du terrorisme.
Même lorsque le temps a tourné dimanche soir, la longue file de donneurs de sang n'a pas rétréci jusqu'au moment où les responsables de la Croix-Rouge kényane ont fermement annoncé le report des prélèvements au lendemain.
Un autre citoyen, Ishmael Mohammed, raconte que les images des blessés sanguinolents ont piqué sa conscience et l'ont poussé à délaisser un moment ses obligations quotidiennes pour aller sauver les vies de ses compatriotes.
? Je ne suis pas un donneur de sang régulier mais les situations d'urgence nous imposent de mettre de c?té nos préjugés pour nous mettre au service du prochain. Tout le monde peut être victime du terrorisme, quelle que soit son origine ethnique ou ses croyances religieuses. La vie de tout Kényan est plus importante que tout le reste ?, a déclaré M. Mohammed à Xinhua en buvant un peu d'eau fournie par les bénévoles.