Les candidats du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK, et de l' Union pour la république et la démocratie (URD), Souma?la Cissé, arrivés respectivement premier et deuxième avec 39,24% et 19,44% au premier tour de l'élection présidentielle au Mali, n' auront que 72 heures de campagne au plus pour convaincre les Maliens de voter pour eux, compte tenu de la non proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle.
Le ministère malien de l'Administration territoriale a proclamé mardi les résultats provisoires du premier tour de la présidentielle du 28 juillet dernier, qui doivent être validés par les 9 membres de la Cour constitutionnelle, institution délibérative du pays en matière d' élections dont les décisions sont irrévocables, selon la loi électorale.
A en croire certaines sources proches des deux camps, "c' est possible que la Cour constitutionnelle se prononce demain mercredi".
Si cela se réalise, cela signifie que les deux candidats n' auront que 72 heures pour mener leurs campagnes afin de remobiliser leurs militants et convaincre les indécis. En effet, selon la loi électorale, "la campagne électorale se ferme 48 heures avant le jour du scrutin", c' est-à-dire vendredi, le deuxième tour étant prévu pour dimanche le 11 ao?t, conformément au calendrier électoral fourni par les autorités maliennes.
L' une particularité de cette élection présidentielle malienne est qu' elle se tient au mois de ramadan. Selon Issa Sacko, un citoyen malien de confession musulmane, "Rarement, nous observons les 30 jours du mois de Ramadan chez nous (au Mali). Or, ce mardi, nous sommes au 28è jour, comme pour dire que c' est fort possible que nous fêtions le jeudi".
Ainsi, si les Maliens fêtent jeudi, ce jour sera ch?mé et payé sur toute l' étendue du territoire national, la fête de Ramadan étant une fête légale en République du Mali.
C' est-à-dire que les candidats n' auraient que 48 heures de campagne électorale si la Cour constitutionnelle se prononce mercredi. Au cas contraire, ce qui est possible car la Cour constitutionnelle "en a la latitude", le temps de campagne électorale serait davantage réduit.
En attendant que la Cour ne donne son verdict, il est à signaler que les jeux d' alliances et autres tractions politiques sont en cours depuis la proclamation des résultats provisoires par le ministère de l'Administration territoriale.
Une vingtaine de candidats malheureux au premier tour de la présidentielle ont d' ores et déjà manifesté leur choix pour IBK. Parmi lesquels, on note un Collectif de 6 candidats à l' élection présidentielle qui ont "appelé leurs militants et sympathisants à voter et faire voter massivement pour IBK".
Il s' agit de Sibiry Coumaré du parti CIRA, Siaka Diarra de l' Union des forces démocratiques (UFD), Alhousseini Abba Ma?ga du PANAFRIK, Moussa Mara du Parti YELEMA, Racine Seydou Thiam de la Convergence d' action pour le peuple (CAP) et Ousmane Ben Fana Traoré du parti citoyen pour le renouveau (PCR).
Ceux-ci s' ajoutent à Dramane Dembélé, candidat du parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), arrivé troisième avec 9, 59%, qui a invité samedi les militants de son parti et ses sympathisants à voter IBK.
Il y a également Dr Hamed Sow du parti Rassemblement travailliste pour le développement (RTD), Mamadou Sangaré dit Blaise de la Convention démocrate socialiste (CDS), Cheick Kéita de l' UDA, Oumar Ibrahim Touré de l' Alliance pour la république (APR).
Par la suite, l' unique candidate de la compétition, l' honorable député, Ha?dara A?chata Cissé dite Chato, investie par la coalition des associations des femmes et des jeunes qui porte son nom "l' Alliance Chato Mali 2013" et le candidat du parti d' opposition du temps du président déchu Amadou Toumani Touré, Solidarité africaine pour la démocratie et l' indépendance (SADI), Dr Oumar Mariko, ainsi que leurs camarades ont "appelé lundi à voter IBK", entre autres.
De son c?té, le candidat de l' URD, Souma?la Cissé, a le soutien d' une partie de la direction de l' ADEMA-PASJ, de Jeamille Bittar, candidat de l' Union des Mouvements et Alliances pour le Mali (UMAM), de Modibo Sidibé, candidat des forces alternatives pour le renouveau et l' émergence (FARE) et de la Convergence pour un Nouveau P?le Politique (CNPP-An Ka Wuli), ainsi que le parti pour la renaissance nationale (PARENA), présidé par Tiébilé Dramé.
Ceux-ci justifient leur soutien à Souma?la Cissé par rapport à leur "appartenance à l' Alliance pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République (ADR/FDR)", regroupant des acteurs politiques du FDR, un front de refus au coup d' Etat militaire du 22 mars 2012, qui prévoyait de soutenir le candidat de l' ADR/FDR, en l' occurrence Souma?la Cissé en qui "voient l' homme politique qui est à même de relever le défi auquel le pays est confronté, auquel le pays sera confronté (..)".
Selon M. Cissé, "Le second tour sera une nouvelle élection, ?e n'est pas une addition des voix, nous (les deux candidats) allons partir à zéro (..)".