L'Union Européenne, à travers une déclaration de son haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission, Catherine Ashton, a haussé le ton en ce qui concerne le processus électoral et la crise malgache.
D'après un communiqué publié par la représentation de l'UE à Madagascar, mardi, Catherine Ashton a déclaré être profondément préoccupée par l'absence de progrès dans la mise en oeuvre de la feuille de route qui remet sérieusement en cause la transition consensuelle et inclusive, appuyé par la communauté internationale, qui devait amener à la restauration de l'ordre constitutionnel à Madagascar.
Dans sa déclaration, elle a exhorté les acteurs politiques malgaches à mettre en oeuvre dans les deux prochaines semaines, la totalité du plan en sept points exigé par le Groupe International de contact pour Madagascar (GIC-M) afin de permettre la tenue d' élections présidentielles et législatives encore cette année.
Ce plan exige entre autre la promulgation par le président de la transition d'une ordonnance pour amender le Code électoral en vue de permettre aux candidats à l'élection présidentielle de retirer volontairement leur candidature s'il le souhaite et d'en proposer un candidat de substitution à sa place.
La promulgation d'une ordonnance portant réforme et restructuration de la Cour électorale Spéciale (CES) malgache fait également partie du plan du GIC-M ainsi que l'annonce de manière unilatérale et non-conditionnelle, du retrait volontaire de la candidature à l'élection présidentielle du président de la transition, Andry Rajoelina.
"Si tel était le cas, l'UE relancerait ses actions de soutien aux processus électoraux et apporterait son plein soutien à la Commission Electorale Nationale Indépendante pour la transition ( CENIT) pour l'organisation et le déroulement effectifs des élections avant la fin du mois de novembre", a-t-on mentionné.
"Dans le cas contraire, l'UE serait déterminée à adopter, en concertation avec d'autres partenaires internationaux et en ligne avec les recommandations du GIC-M, des mesures restrictives ciblées exclusivement sur les personnes faisant obstacle au processus électoral et à la mise en oeuvre de la feuille de route", a-t-on poursuivi.
La haute représentante a rappelé que suite à l'interruption du processus électoral, l'UE a été amenée à geler temporairement sa contribution financière au Projet d'appui au Cycle Electoral à Madagascar (PACEM) ainsi que le déploiement de la mission d' observation électorale.
"L'UE, qui reste solidaire avec le peuple malgache pris en otage, ne remet aucunement en cause son appui aux programmes bénéficiant directement à la population et aux actions menées par la société civile visant la démocratisation", a-t-elle poursuivi.
L'UE a signé en novembre dernier les conventions de financement relatives au PACEM avec la Norvège, la Suisse et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). L'UE devait apporter un appui de près de 20 millions de dollars dans le panier commun sur un budget total de 60.273.904 dollars pour les différentes élections.
Madagascar est en crise depuis la fin 2008. Une feuille de route, concoctée par la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC) pour la sortie de crise, prévoit la tenue des différentes élections.
Le premier tour de l'élection présidentielle n'a pas eu lieu le 24 juillet à cause de la polémique sur la liste des candidats publiée par la CES.