Les trois dignitaires religieux arrêtés dans les affrontements postélectoraux et inculpés pour incitation à l'insurrection et troubles à l'ordre public ont été condamnés dimanche à 18 mois de prison ferme et à cinq ans de privation de droit civique.
Ce procès très attendu par les Djiboutiens a été placé sous haute surveillance policière, alors que la coalition de l' opposition, l'Union Nationale pour le Salut (USN), qui conteste les résultats des élections législatives du 22 février, a appelé la veille ses militants à une grande manifestation de soutien devant le palais de justice en faveur des trois dignitaires religieux.
Les partisans de l'opposition, soutenus par des étudiants et des jeunes lycéens, ont été dispersés par les forces de l'ordre à coup de gaz lacrymogène. La circulation routière sur les principales artères menant au palais de la justice a été perturbée momentanément.
Personnalités religieuses très écoutées par les Djiboutiens, Abdourahman Bachir, God Barkat, et Guirreh Meidal sont issus du mouvement des Frères Musulmans djiboutiens, dont le parti, le Mouvement pour la Démocratie et la Liberté (Model), n'a pas été légalisé par les autorités compétentes, mais qui ont rejoint la liste de la coalition lors du scrutin du 22 février.
Selon le ministère djiboutien de l'Intérieur, ces élections législatives ont été remportées par l'alliance au pouvoir, l'Union pour la Majorité Présidentielle (UMP).
Situé à l'entrée de la mer Rouge et indépendant seulement depuis 1977, Djibouti bénéficie d'une position stratégique qui lui vaut d'accueillir les plus importantes bases militaires fran?aises et américaines.