Après l'annonce mardi par le président de la transition malgache Andry Rajoelina de sa décision de ne pas se porter candidat à la prochaine élection présidentielle, étape cruciale pour sortir Madagascar d'une crise politique de quare ans, certaines personnalités politiques s'en félicitent alors que d'autres craignent des dessous politiques dans cette décision.
La présidente du parti vert et candidate à la prochaine présidentielle Saraha Georget Rabeharisoa, joint par Xinhua au téléphone, félicite le président de la transition, qui, selon elle, a su laisser de c?té les orgueils mais de prioriser les intérêts supérieurs de la population malgache.
L'ancienne ministre des Affaires étrangères de transition, Yvette Sylla, considère le geste de Rajoelina comme une décision d' apaisement pour le pays. Elle s'est par la suite alignée du c?té de Rajoelina en ce qui concerne sa suggestion de faire passer les législatives en premier pour bien entamer la présidentielle après.
Pour le président du Congrès de la transition et membre de la mouvance de l'ancien président Marc Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo, M. Rajoelina accepte finalement les recommandations de la Communauté Internationale dont la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), estimant que c'est un pas vers l'instauration d'un climat d'apaisement à Madagascar qui conditionne la crédibilité des élections.
"En ce qui concerne le calendrier électoral, il serait difficile de procéder à un changement de la date et de la nature des scrutins vu que le calendrier en cours a été approuvé par l' ensemble des acteurs politiques malgaches et la communauté internationale qui va financer les élections", indique-t-il.
Selon M. Rakotoarivelo, avec les moyens de la présidence de la transition pendant la campagne électorale pour les législatives, le parti de Rajoelina gagnerait facilement la majorité parlementaire et l'homme qu'il soutiendra sera élu automatiquement à la présidentielle.
M. Rakotoarivelo affirme que M. Rajoelina visera en conséquence le poste de Premier ministre du prochain gouvernement car l' article 54 de la Constitution soumis au référendum le 17 novembre 2010 a déjà prévu que "le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l'Assemblée Nationale".
Le schéma de la Russie entre Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev est en vue, estime-t-il.
L'expert en droit constitutionnel, Jean Eric Rakotoarisoa, pense que cette décision de Rajoelina est un pas de plus vers le déblocage des financements des partenaires internationaux pour les élections à venir. En ce qui concerne le fait de passer les législatives avant la présidentielle, ce professeur a indiqué qu' il serait difficile, à quatre mois des élections de changer quoi que ce soit dans le calendrier électoral. " Cela changerait beaucoup de choses", précise-t-il.
Lors de son sommet extraordinaire tenu les 7 et 8 décembre à Dar es Salaam, la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC) a invité les deux principaux protagonistes de la crise malgache, Rajoelina et l'ancien président Marc Ravalomanana, à ne pas se porter candidat aux prochaines élections générales en faveur du règlement de la crise qui a duré quatre ans. Le 11 décembre dernier, Ravalomanana a déjà renoncé à sa candidature à la présidentielle et à n'importe quelle position dans les élections présidentielles de l'année 2013.
Dans son discours à la nation de mardi soir, M. Rajoelina a aussi proposé de faire passer les élections législatives avant la présidentielle. "Organiser des élections jumelées pourrait être source de nombreux problèmes pour le pays", a-t-il expliqué.
Ne voulant pas commenter cette suggestion, la présidente de la CENIT, Beatrice Atallah, déclare que "nous avons retenu cette proposition comme toutes les autres propositions".
"Les Nations Unies et la CENIT entrent dans sa 3e conclave pour se réunir dans le cadre de l'organisation des élections et nous allons avancer cette proposition et on verra", indique-t-elle.
Selon le calendrier publié en ao?t dernier par la CENIT, le premier tour de la présidentielle se tiendra le 8 mai 2013, le second tour le 3 juillet 2013, en simultané avec les élections législatives, et la municipaux le 23 octobre 2013.