Les soldats de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) sont attendus dans la capitale malienne Bamako mercredi pour reprendre le pays ouest-africain des mains des rebelles du nord liés à Al-Qa?da, a annoncé le porte-parole de la Commission de la CEDEAO, Sunny Ugoh, dans une interview accordée à Xinhua.
Alors que les quelques 3000 soldats de la CEDEAO ont commencé à arriver au Mali mercredi pour rejoindre les forces réunies par d'autres organisations et pays d'Afrique et d'ailleurs, leurs responsabilités se divisent en trois, a expliqué M. Ugoh depuis le bureau de la Commission de la CEDEAO situé dans la capitale nigériane Abuja.
"Leur premier mandat est d'aider les Maliens à sécuriser la capitale. Leur deuxième mandat est de batir la capacité des forces armées maliennes, et son troisième mandat est de soutenir les forces armées maliennes pour éliminer les islamistes du Nord", a-t- il énuméré tout en expliquant que les troupes ne se retireront pas immédiatement du pays si la paix tant attendue était restaurée plus t?t que prévu.
Il a poursuivi que les troupes resteront au Mali jusqu'à ce que la démocratie soit pacifiquement établie dans le pays ouest- africains et que le peuple puisse exercer ses droits constitutionnels en votant pour les autorités législatives et exécutives désirées. "Nous avons également la responsabilité politique de travailler avec les Maliens pour aller jusqu'aux élections, où ils pourront élire une assemblée nationale de leur choix, un président de leur choix et ensuite formé un gouvernement démocratique qui reflète les souhaits du peuple et aidera le pays à stabiliser et implanter une culture de démocratie. Il s'agit des choses pour lesquelles les troupes de la CEDEAO sont mandatées", a- t-il souligné.
L'année dernière, le Conseil de sécurité a approuvé un plan international remis par la CEDEAO pour rétablir l'intégrité territoriale et la règle constitutionnelle au Mali, a indiqué l'officiel, en expliquant que l'organisation avait d? accélérer le déploiement en raison des derniers développements dans le nord du Mali. Les islamistes se sont en effet déplacés et des informations sérieuses laissent entendre qu'ils se dirigent vers Bamako, capitale du pays.
"Inévitablement, nous sommes maintenant forcés de répondre par la violence. Car ils nous ont forcés à exercer cette option, je pense que maintenant c'est l'option qui est sur la table", a-t-il poursuivi. Selon lui, vu la situation sur le terrain, il est peu probable qu'il y ait une autre option pour résoudre la crise malienne.
Alors que les troupes de la CEDEAO arrivent au Mali mercredi, ils seront rejoints par leurs homologues du Nigeria qui ont également quitté les rives du pays riche en pétrole le même jour. Au moins 190 soldats ont quitté le Nigeria, selon le colonel Ahmed Yerima, porte-parole de l'armée nigériane. Il y a deux semaines, une équipe technique du Nigeria est arrivée à Bamako.
"Le Burkina Faso, le Sénégal, le Ghana, le Niger et la Guinée ont également fait conna?tre leur volonté d'envoyer des troupes au Mali, donc, vous voyez, de plus en plus d'Etats-membres de la région se précipitent pour soutenir un autre Etat-membre qui doit faire face à un ennemi extérieur, de la nature des islamistes dans le nord du Mali", a-t-il observé, tout en félicitant le gouvernement fran?ais pour sa réponse et son intervention rapide.
Insistant sur le fait que la situation au Mali était tellement intolérable que la CEDEAO ne permettra pas aux Islamistes de diviser le pays, M. Ugoh a déclaré que l'organisation ouest- africaine travaillera en étroite collaboration avec l'UA car le caractère sacré du territoire de ce pays n'était pas négociable.