Le président de la transition malgache Andry Rajoelina a confirmé mardi soir sa non candidature à la prochaine élection présidentielle qui devrait être tenue le 8 mai prochain.
"J'ai pris cette décision après avoir murement réfléchi et consulté mes proches collaborateurs. Je tiens ma parole que j'ai donné le 12 mai 2010, de ne pas être candidat à l'élection présidentielle et je serai ici pour terminer la transition et transmettrais par la suite le pouvoir au prochain président élu", a-t-il affirmé dans un discours à la nation.
"Je soutiens la souveraineté de Madagascar et la liberté du peuple malgache de choisir ses propres dirigeants, la liberté de décider et de trancher sur l'avenir du pays", a-t-il martelé.
"Nous visons l'avenir de Madagascar, ce qui est mieux pour la population malgache et nous sommes conscients de l'avenir de notre pays, c'est pour cela que j'ai pris cette décision", a-t-il continué.
Il a ainsi transmis ses souhaits aux prétendants à la course à la magistrature suprême et celui qui le succédera.
Le président de la transition a par ailleurs suggéré que les élections législatives passent avant l'élection présidentielle pour une meilleure gestion de la vie du pays, et ce entre le mois de mai et le mois de juillet de cette année.
Rajoelina a ainsi suivi les sollicitations de la Communauté Internationale dont la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), qui invite les deux protagonistes de la crise, l' ancien président malgache Marc Ravalomanana et Rajoelina, à ne pas se présenter aux prochaines élections générales en tant que voie à suivre pour résoudre cette crise.
Le 11 décembre dernier, Ravalomanana a déclaré renoncé à sa candidature à la présidentielle et à n'importe quelle position dans les élections présidentielles de l'année 2013 si c'est la voie à suivre pour sortir de l'impasse politique dans son pays.
Agé de 38 ans, Rajoelina, ancien maire d'Antananarivo, capitale malgache, a pris le pouvoir en février 2009 suite à une vague de manifestations populaires qu'il a déclenchée, manifestations qui ont obligé le président de l'époque Marc Ralomanana à démissionner et à quitter le pays. Le pays souffre depuis lors de cette crise politique comme le nouveau régime, qui n'est pas né des élections, n'a obtenu la reconnaissance de la communauté internationale.
Une feuille de route de sortie de crise a été concoctée par la SADC en janvier 2011 et signée par onze politiques malgaches le 17 septembre 2011 et constitue le document cadre de sortie de crise malgache débuté à la fin 2008.
Plusieurs articles de cette feuille de route ont été réalisés dont la mise en place des différentes institutions de la transition. Toutefois, quelques articles créent encore des polémiques au sein du microcosme politique dont le retour sans condition au pays des exilés politiques incluant Ravalomanana dans l'article 20 de la feuille de route.
Ravalomanana, tout en renon?ant à sa candidature a toutefois affirmé son intention de retourner dans son pays natal afin d'y " rechercher la paix et travailler de concert avec le peuple malgache dans la reconstruction et la reconstruction du pays".
Cette feuille de route stipule dans son article 43 qu'en cas de graves violations de cette feuille de route, les partenaires examineront la possibilité de prendre des sanctions contre les auteurs de ces violations, qu'ils soient ou non signataires de ce document cadre.
Dans l'article 42, la feuille de route indique que les partenaires internationaux examineront la possibilité de reprendre leur aide et coopération au développement, humanitaire, financier et économique.
Selon un calendrier établi par la Commission électorale Nationale Indépendante pour la transition (CENIT) en ao?t dernier, le premier tour de la présidentielle se tiendra le 8 mai 2013, le second tour le 3 juillet 2013, en simultané avec les élections législatives, et la municipaux le 23 octobre 2013.