A l'issue d'une table ronde globale organisée samedi par la classe politique et la société civile maliennes sur la Crise du Nord du Mali, les participants ont demandé aux autorités maliennes de "lancer sans délai des mandats d'arrêt internationaux contre les dirigeants du MNLA et d'An?ardine" , indique le manifeste qu'ils ont élaboré.
Parmi les signataires du document intitulé "manifeste pour la nation" articulé en 5 points, on note le FDR, la FRDP Mali-ko, l' ADPS, IBK Mali-2012, la CAFO (Coordination des associations et organisations féminines du Mali), la FENACOF (Fédération nationale des collectifs d'organisations féminines du Mali).
Les signataires "demandent aux pouvoirs publics de lancer sans délai des mandats d' arrêt internationaux contre les dirigeants du MNLA et d' An?ardine" .
Le motif évoqué est : "ces deux mouvements se sont rendus coupables de graves violations des droits humains, de violences indicibles surtout contre les femmes, les enfants et les personnes agées ainsi que de crimes de guerre et de crimes contre l' humanité dans les régions du Nord", indique le manifeste.
Sur ce point, lors d' une rencontre tenue vendredi, l' ambassadeur de la France au Mali, Christian Rouyer, a laissé entendre en substance que "si un mandat d' arrêt international est lancé contre les responsables du MNLA, répondant aux critères des différents engagements signés entre la France et le Mali, ils ne seront pas acceptés chez nous. Ils seront livrés aux autorités maliennes".
Selon les auteurs du manifeste, la nécessaire élimination de la menace terroriste sur la sécurité nationale, régionale et internationale "ne doit en aucun cas se traduire par une remise en selle des groupes rebelles sécessionnistes ou jihadistes sous le prétexte fallacieux qu' il s' agit de groupes de nationalité malienne" .
Ceux-ci "refusent" toute négociation et tout dialogue avec le "MNLA et An?ardine" parce que ce sont des mouvements "esclavagistes, terroristes, intégristes, racistes et séparatistes" , ayant fait
"alliance avec AQMI, MUJAO et autres narcotrafiquants" .
En outre, ils "rejettent" la plateforme politique d' autonomie du MNLA, estimant qu' il ne s' agit que d' une "déclaration déguisée d' indépendance sur fond de racisme par une minorité" .
Ceux-ci "refusent" toute proposition visant à organiser des élections avant la libération des chefs-lieux administratifs du Nord et le retour de l' Administration et des Forces Armées et de Sécurité.
A leur avis, organiser les élections uniquement dans les régions sud du pays reviendrait à
"consacrer en droit la partition du pays" .
Cela reviendrait, selon eux, à renforcer l"enracinement des forces d' occupation" ou à "prolonger le martyre des populations du Nord ainsi qu' à alimenter la campagne pernicieuse de discrédit de la classe politique" .
En tout Etat de cause, précisent-ils, " il n' y a pas de précédent dans le monde où un Etat aurait organisé des élections générales alors que la majeure partie de son territoire est sous occupation étrangère (...)".