Les travaux de la 16è réunion plénière du Groupe d'action financière du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (GAFIOMOAN), se sont ouverts mardi à Marrakech ( au sud du Maroc), avec la participation des représentants des pays membres, des observateurs d'Europe, d'Asie, d'Amérique et de l'océan pacifique, ainsi que des responsables d'institutions financières arabes et internationales.
Cet événement international, organisé par le GAFIMOAN, à l' invitation du Maroc qui est membre fondateur de ce groupe, a pour objectif d'adopter et de mettre en oeuvre les recommandations du Groupe d'Action Financière Internationale (GAFI) relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux et de travailler en commun pour identifier les questions liées à ce fléau au niveau de la région, de partager les expériences sur ces questions et d' élaborer des stratégies régionales pour leur traitement.
La réunion s'inscrit dans le cadre des efforts de coordination et de coopération pour la mise en oeuvre des recommandations du GAFI relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux au niveau de la région MENA, a précisé l'Unité de traitement du renseignement financier (URTF), une cellule dépendant du gouvernement marocain.
Celle-ci est chargée de recueillir, traiter et diffuser les renseignements financiers et assurer la coordination des moyens d'action des services d'enquête et d'investigation des administrations, établissements publics et autres personnes morales de droit public.
En tant qu'autorité de supervision et de contr?le, elle est également chargée de donner son avis sur le contenu des mesures de prévention du blanchiment de capitaux et de proposer au gouvernement toute réforme législative, réglementaire ou administrative en la matière. Calquée sur le modèle fran?ais, l' UTRF, qui n'a pas le pouvoir de saisir la Justice, a publié son premier rapport en 2009.
Dans ce rapport, il est écrit que l'Unité a effectivement commencé à recevoir et à traiter les premières déclarations de soup?on effectuées par des établissements bancaires marocaines.
Auparavant, l'Unité avait entamé en avril 2009, l'exercice de ses attributions en matière de demandes de gel de biens émanant des instances internationales habilitées, pour motif d'infraction de terrorisme. Le rapport a noté que l'Unité a également préparé des propositions d'amendements de l'arsenal juridique marocain relatif à la LAB/CFT, visant à le mettre en conformité avec les normes internationales. Un comité de travail, constitué parmi ses membres, a ainsi coordonné l'action des différents départements ministériels et organismes concernés. Parallèlement, dans le cadre de l'exercice de ses attributions de représentation commune des administrations concernées, l'Unité a assuré le suivi de l' évaluation mutuelle du GAFIMOAN, ainsi que celle des instances du GAFI.
Ces deux institutions ont relevé un certain nombre de déficiences du dispositif marocain de LAB/CFT que le Maroc s'est engagé à redresser notamment en apportant les amendements requis à la législation marocaine, avait écrit son président, M. Hassan Alaoui Abdellaoui.
Le GAFIOMOAN, qui a été créé en 2004 lors d'une réunion ministérielle à Manama (Bahre?n), compte plusieurs pays arabes dont l'Algérie, l'Arabie Saoudite, le Bahrein, l'Egypte, les émirats Arabes Unis, la Jordanie, le Kowe?t, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar, la Syrie, la Tunisie et le Yémen. Ce groupe régional comprend plusieurs observateurs, notamment le groupe d' action financière, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM), l'organisation mondiale des douanes, les Etats Unis, la France, la Grande-Bretagne ainsi que plusieurs groupes de lutte contre le blanchiment d'argent dans le monde.