Les Frères musulmans égyptiens ont décidé lundi de différer le rassemblement prévu mardi pour éviter toute effusion de sang, alors que le gouvernement qu'ils soutiennent se trouve fortement mis en cause du fait d'une déclaration présidentielle très controversée.
Le président égyptien Mohamed Morsi, le premier président démocratiquement élu du pays depuis la chute de Hosni Moubarak, a publié jeudi dernier une nouvelle "déclaration constitutionnelle" selon laquelle toutes les lois, décisions et déclarations constitutionnelles qu'il a publiées depuis le 30 juin, date de son accession au pouvoir, sont définitives et incontestables.
L'opposition a vivement critiqué cette déclaration, estimant que le président Morsi s'arrogeait trop de pouvoir, et des manifestations de grande envergure ont éclaté à travers le pays.
Selon le ministère égyptien de la Santé, les affrontements entre les manifestants hostiles à M. Morsi et les partisans du président ont fait deux morts et plus de 440 blessés.
Afin de manifester leur soutien au président, les Frères musulmans avaient appelé à un rassemblement mardi près de l'Université du Caire.
Les salafistes ultra-conservateurs devaient également se joindre à ce rassemblement.
Malgré le report de cette manifestation de soutien, le gouvernement et l'opposition ne semblent avoir fait aucun progrès permettant de dénouer la crise.