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Guinée-Bissau : risque de crise politique en raison de divergences entre le président et le PM

( Source: Xinhua )

08.08.2015 10h29

Les divergences politiques entre le président bissau-guinéen José Mario Vaz et son Premier-ministre, Domingos Simoes Pereira, ont ouvert une nouvelle crise politique qui menace la stabilité de la Guinée-Bissau, constatent les observateurs.

Les divergences sont telles que le président Vaz menace de dissoudre le gouvernement dirigé par Pereira, selon le président de l'Assemblée nationale, Cipriano Cassamá.

Face à cette situation, le Mouvement National de la Société Civile a appelé tous les Bissau-Guinéens à manifester ce vendredi jusqu'à ce que le président de la République "reconsidère son intention de dissoudre le gouvernement".

Les syndicats, les organisations de jeunes et des femmes sont mobilisés jeudi soir devant le palais de la République pour les mêmes raisons.

"Nous exigeons du président de la République la paix et la stabilité gouvernementale", a déclaré le président de l'Union nationale des Enseignants, Luis Nancassa.

De même, le vice-président du Mouvement national de la société civile, Indeque Vitorino, a estimé que le projet du président Vaz de démettre le gouvernement "peut ouvrir une nouvelle voie à l'instabilité et à l'augmentation des violations des droits de l'homme dans le pays".

Pour sa part, le Premier ministre a appelé jeudi, dans un message à la nation, les partis politiques, la société civile et toute la population bissau-guinéenne au calme, suite à la crise institutionnelle qui se profile.

"J'exhorte tous les partis politiques qui supportent le gouvernement actuel, la société civile et toute la population guinéenne à garder le calme, et à rester attentifs à l'évolution de la situation", a déclaré le Premier ministre.

Depuis plusieurs mois, des divergences opposent le président Vaz et son Premier ministre, tous deux issus d'un même parti politique (le PAIGC) que dirige Domingos Simoes Pereira.

Mardi, les députés réunis en session ordinaire, ont rendu public une lettre appelée "plan stratégique" émanant de la présidence, selon laquelle le président Vaz est décidé à dissoudre le gouvernement de Domingos Simoes Pereira (sans précisions de date), en "raison du manque de confiance entre les deux hommes".

Parmi les divergences citées dans la lettre, figure le retour d'exil de l'ancien chef d'état-major de l'armée, le contre-amiral José Zamora Induta, qui avait été écarté en juillet 2010.

"Le président dit n'être pas au courant, considérant que cela pourrait déstabiliser le pays et par conséquent son mandat. Il a attribué la responsabilité du geste au gouvernement", a indiqué le Premier ministre dans son message à la nation.

Le chef du gouvernement a rejeté ces accusations, citant à l'appui les correspondances et contacts téléphoniques entre l'officier et le chef de l'Etat d'une part et avec l'actuel chef d'état-major d'autre part.

"C'est suite à ces contacts que José Zamora a pris la décision de rentrer à Bissau, non sans avoir la garantie que sa sécurité sera prise en charge", s'est justifié le Premier ministre.

Il a d'autre part mis en garde contre une éventuelle dissolution de son gouvernement qui pourrait compromettre sérieusement les promesses faites aux partenaires lors de la table-ronde tenue à Bruxelles en mars dernier et mettre en péril la stabilité du pays.

"Une dissolution du gouvernement aura des conséquences sérieuses et profondes pour notre pays", a-t-il conclu.

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