Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a qualifié la demande du Parlement européen de libérer deux militants de Filimbi, mouvement citoyen congolais, d'"ingérence inadmissible".
"Le gouvernement rejette cette ingérence inadmissible dans les affaires domestiques de la RDC par des partenaires extérieurs qui s'octroient des compétences qui ne leur sont reconnues par aucune disposition du droit international ou des lois congolaises", a indiqué le ministre des Medias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, dans un communiqué publié samedi.
"Le gouvernement tient à rappeler avec force que le Parlement européen n'a pas à adresser des injonctions comminatoires aux autorités d'un pays africain souverain comme la RDC", a-t-il dit.
Fred Bauma et Yves Makwambala, militants de Filimbi, sont détenus dans la prison centrale de Makala à Kinshasa depuis mars dernieré. Ils ont été arrêtés avec des leaders de mouvements sénégalais "Y'en a marre" et burkinabè "Balai citoyen". Ceux-ci ont été relachés puis expulsés du pays.
Dans le communiqué, les deux membres de Filimbi sont accusées de "participation à un groupe subversif auteur d'offenses à chefs d'Etats, incitation à la violence et à la haine raciale ou ethnique et apologie des crimes et notamment d'appel au viol collectif de femmes de certaines communautés à travers des postings sur les réseaux sociaux".
Le Parlement européen a soutenu pourtant que les militants de Filimbi sont détenus "pour ses seules opinions politiques ou pour avoir participé à des activités pacifiques".
Selon le Parlement européen, "le mouvement Filimbi a été créé pour encourager les jeunes congolais à s'engager dans une action civique pacifique et responsable.