Les autorités de transition centrafricaines annoncent des négociations "très avancées" avec les ravisseurs, présentés comme des "terroristes assimilés" aux miliciens anti-Balakas, du ministre des Sports Armel Ningatoloum Sayo, enlevé dimanche au sortir de la messe dans une église de Bangui,a confié lundi matin à Xinhua le ministre de la Sécurité publique,Nicaise Karnou.
"Nous avons localisé l'environnement et le réseau (des ravisseurs du ministre, NDLR). Ce sont des terroristes assimilés aux anti-Balakas, qui re?oivent des ordres d'un certain Mokom, qui s'est déplacé à Nairobi pour le compte de l'ancien président Fran?ois Bozizé", a déclaré le ministre de la Sécurité publique dans un entretien téléphonique à Xinhua.
"Nous avons la précision de là où il y a l'otage. C'est à Bangui, au quartier Boy Rabe (fief des milices anti-Balakas fidèles à l'ex-président Fran?ois Bozizé, renversé en mars 2013 par l'ex-coalition rebelle de la Séléka, NDLR). Nous sommes très avancés sur la négociation avec ces bandits", a-t-il ajouté.
Membre du nouveau gouvernement de transition et d'union nationale de Mahamat Kamoun nommé le 16 janvier, le ministre Ningatoloum Sayo s'est rendu au volant de sa voiture dimanche matin dans une église de Bangui, où il a pris part à une messe en compagnie de son épouse et d'un frère cadet, selon le ministre de la Sécurité publique.
"Il a été poursuivi par un taxi à bord duquel se trouvaient quatre individus. On l'a fait descendre seul de la voiture. Son épouse et son petit frère ont été laissés sains et saufs", a ajouté cet ex-membre du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire) lui aussi nouvellement nommé au sein du gouvernement de transition et d'union nationale centrafricain.
"Ce sont des individus que nous connaissons. Nous allons les arrêter dans le respecte des dispositions de la loi", a-t-il poursuivi au sujet des auteurs présumés du rapt, avec lesquels il a annoncé tout de même des "négociations très avancées" en vue de la libération du ministre des Sports venu s'ajouter à une liste d' otages ouverte en début de semaine par les milices anti-Balakas avec des travailleurs humanitaires dont un personnel des Nations Unies à Bangui.
Il est cependant reproché au ministre pris en otage de n'avoir pas respecté les consignes de sécurité édictées par le gouvernement, après une alerte donnée suite à une menace d' enlèvement de membres du gouvernement par les miliciens anti- Balakas, principal adversaire des ex-rebelles de la Séléka dans la crise politico-militaire survenue en République centrafricaine depuis fin 2012.
"Ils avaient raté une tentative d'enlèvement le 18 janvier, date de la journée des martyrs", deux jours après la formation du nouveau gouvernement, a en outre précisé Nicaise Karnou, qui a assuré qu'aucune ran?on ne sera versée aux ravisseurs, plut?t visés par des poursuites judiciaires.