Les partis politiques en Zambie ont commencé mercredi à faire des plans avant une élection présidentielle organisée en raison de la mort du président Michael Sata.
Après la mort de M. Sata, le mois dernier, la Zambie doit tenir une élection présidentielle à la fin de janvier de l'année prochaine. M. Sata a été enterré mardi après une période de deuil de 14 jours.
Divers partis politiques ont exprimé leur volonté de contester l'élection présidentielle, avec les analystes appelant les dirigeants de l'opposition à se rallier derrière un candidat à la présidentielle pour usurper le pouvoir du Front patriotique (PF) au pouvoir qui dirige le pays depuis septembre 2011.
Hakainde Hichilema, chef du Parti uni pour le développement national (UPND), a déclaré qu'il était prêt à contester la présidence, ajoutant que son parti a déjà commencé des campagnes.
Cependant, le chef de l'opposition a appelé les hommes politiques à continuer à se retenir alors que le pays traverse la période de transition avant de choisir un nouveau chef d'Etat.
"La politique est juste un concours pour servir et, comme dans toute compétition, il y aura toujours des gagnants et des perdants. Il faut que les partis politiques respectent les règles stipulées dans leurs circonscriptions dans le choix de leurs candidats pour les prochaines élections. Ceci est la seule fa?on d'éviter l'anarchie", a-t-il affirmé dans un communiqué publié par son bureau.
Selon lui, les électeurs devraient examiner tous les candidats qui se présenteront comme candidats présidentiels et choisir un leader qui doit mener à bien les aspirations du pays à des nouveaux niveaux.
Edith Nawakwi, la seule femme leader d'un parti politique, a déclaré qu'elle était prête à contester l'élection et a exhorté les électeurs à voter pour elle en raison de sa vaste expérience dans la politique.
Le leader de l'opposition de 56 ans, qui est le leader du Forum pour la démocratie et le développement (FDD), a affirmé qu'elle a la meilleure chance de faire avancer le pays, selon une interview diffusée à la radio 5FM.
Peter Sinkamba, chef du Parti Vert, qui veut légaliser la marijuana si élu, a également dit qu'il va contester la présidentielle et qu'il va lancer ses campagnes, ce vendredi à Kitwe, une ville dans la province de Copperbelt.
Entre temps, on prévoit que le parti au pouvoir va tenir une réunion extraordinaire d'urgence des membres du Comité exécutif national et top sur leur agenda étant le choix d'un candidat à la présidentielle.
Edgar Lungu, le secrétaire général du parti, a déclaré dans un avis envoyé à tous les membres de l'exécutif national que au top de l'ordre du jour sera le choix d'un chef pour succéder à M. Sata.
Les divisions ont secoué le parti au pouvoir sur le mode de choix d'un candidat à la présidentielle, certains appelant la commission nationale exécutive à choisir le candidat tandis que d'autres disent que le nouveau chef doit être choisi par une conférence générale.
Guy Scott, chef par intérim du pays, qui est également chef intérimaire du parti au pouvoir, a déclaré que le parti ne va pas utiliser de raccourci pour choisir son candidat à l'élection présidentielle mais suivra sa constitution.
M. Scott a déclaré aux journalistes à Lusaka, la capitale du pays lors d'une conférence, que la réunion de l'exécutif qui se réunira jeudi devait choisir une date pour la tenue de la conférence générale qui sera assisté par environ 5.000 délégués.
M. Scott n'a pas droit de contester en tant que président en raison d'une clause de filiation dans la constitution qui interdit les gens avec les parents qui ne sont pas nés en Zambie de se présenter. Les parents de M. Scott viennent de l'Ecosse.
Cependant, le principal parti d'opposition, le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD), est actuellement en proie à une crise de leadership, avec un groupe appelant l'ancien président du parti Rupiah Banda à se présenter comme son candidat tandis que d'autres préfèrent le sortant Nevers Mumba.
Les membres des partis rivaux ont failli s'affronter au secrétariat du parti à Lusaka, mercredi matin, sur celui qui devrait être le candidat du parti à la présidentielle.
M. Banda, qui était le président de la Zambie entre ao?t 2008 et septembre 2011, n'a pas officiellement annoncé son intention de se présenter comme candidat, mais ses partisans sont en train de demander a M. Banda de le faire.
M. Sata, qui a dirigé la Zambie de septembre 2011 jusqu'à sa mort le mois dernier, était le cinquième président du pays depuis son indépendance de la Grande-Bretagne en 1964.
Il y a plus de 30 partis politiques enregistrés en Zambie, mais la plupart d'entre eux existent seulement sur le papier.