A l'appel des partis d' opposition et d'une partie de la société civile, des milliers de manifestants sont, une nouvelle fois, descendus dans les rues à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pour exiger le départ des militaires et la mise en place d'une "transition civile".
A la Place de la Nation, baptisée désormais par les manifestants "Place de la révolution", les manifestants se sont rassemblés pour demander aux militaires de retourner dans les casernes comme une armée républicaine.
Après la chute du président Blaise Compaoré, l'armée, qui a semé la confusion, a fini par désigner le commandant adjoint de la garde de la sécurité présidentielle, le lieutenant-colonel, Isaac Yacouba Zida, président de la transition.
"Nous n'allons pas cautionner la prise du pouvoir par l'armée, car c'est une insurrection populaire et non un coup d'Etat", a martelé un enseignant de Lycée, Hamidou Kalsaka, révélant que Zida ne fera que protéger les intérêts de ses ma?tres.
Le président l'Union pour la renaissance/Mouvement sankariste ( UNIR/MS, opposition), Me Bénéwendé Stanislas Sankara a, devant les manifestants rassemblés à la Place de la Nation, fait remarquer qu' une armée républicaine doit être dans les casernes.
Par conséquent, il a invité les militaires à remettre le pouvoir aux civils immédiatement, sous un tonnerre d' applaudissements, précisant que des manifestants sont tombés sous les balles des militaires. "Est-ce que cette armée peut encore nous gouvernée ?", s'est-il écrié.
"C'est le peuple qui a chassé du pouvoir Blaise Compaoré et sa suite. C'est elle qui doit gérer la transition", a soutenu Me Sankara.
Un responsable du Mouvement "Balai Citoyen", Hervé Magloire Kam, le lieutenant-colonel Zida et l'armée vont sécuriser et accompagner la transition, mais ne la dirigeront pas sans le peuple uni, debout et fort".
"Notre souhait, c'est que l'armée nous mène très vite, et le plus t?t possible, à des élections démocratiques, libres et transparentes", a-t-il déclaré.
"L'opposition politique et les organisations de la société civile ont réaffirmé que la volonté issue de l'insurrection populaire appartient au peuple et par conséquent la gestion de la transition lui revient légitiment et ne saurait être en aucun cas être confisquée par l'armée", lit-on dans une déclaration commune, samedi.
Dans une déclaration rendue publique dimanche matin, la mission conjointe des Nations Unies, de l'Union Africaine et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a demandé à la hiérarchie militaire de faire en sorte que les institutions de transition soient conformes aux normes constitutionnelles.
Des discussions seraient ouvertes entre l'armée, la société civile, les partis politiques et la communauté internationale devant déboucher sur un consensus.