L'alliance au pouvoir, l'Union pour la Majorité Présidentielle (UMP), et la plateforme de l'opposition djiboutienne, l'Union pour le Salut National (USN), ont repris leur dialogue pour mettre fin à plus d'une année d'impasse politique, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
La semaine dernière, le président djiboutien Ismail Omar Guelleh a confirmé la reprise du dialogue politique, disant que les deux parties tentent de régler les problèmes "sans interventions extérieure".
Selon un haut responsable de l'USN qui a voulu garder l' anonymat, les contacts officieux ont commencé vers la fin du mois dernier entre le président Guelleh et le vice-président de l'USN, Isma?l Guedi Hared.
Les discussions entre les deux parties, a affirmé la même source, sont largement dominées par la réforme de la commission électorale indépendante, qui serait la première priorité pour la coalition de l'opposition.
Après plus de 18 mois d'impasse politique marqués par des vagues successives de manifestations de l'opposition et d' affrontements avec les forces de l'ordre, qui ont fait de dégats matériels considérables, ainsi que plusieurs blessés dans les deux camps, et surtout une série d'arrestations, la reprise du dialogue politique est très bien accueillie par l'ensemble de la rue djiboutienne et la classe politique locale.
Pour l'ancien journaliste politique djiboutien, Omar Ahmed Moussa, il est temps de saisir cette dernière opportunité pour apaiser la jeune démocratie djiboutienne et rétablir la concorde sociale.
"La reprise du dialogue politique était très attendue par tous les Djiboutiens depuis longtemps. A présent, il faut passer aux actes. Chacun des deux parties doit maintenant dépasser +les barrières des intérêts+ pour l'intérêt suprême, c'est-à-dire celui de la Nation", a-t-il indiqué à Xinhua.
"Rien ne vaut la stabilité du pays. Cette histoire de manifestations et de parlement parallèle est très dangereuse pour le pays. Maintenant, il est grand temps d'engager des vrais pourparlers et sortir de cette crise qui n'avait vraiment pas lieu d'être", a indiqué de son c?té, Djama Ali, footballeur professionnel.
Pour Aden Robleh Awaleh, figure emblématique de l'indépendance à Djibouti et président du Parti National Démocratique (PND), qui fait partie de l'USN, la majorité et l'opposition doivent oeuvrer ensemble pour relever tous les défis qui attendent le pays.
"Pour le rétablissement de la concorde sociale, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale semblait être la meilleure voie à suivre", a-t-il relevé.
Depuis le 22 février 2012, ce minuscule Etat de la Corne d' Afrique, qui ne compte que moins d'un million d'habitants, est confronté à la plus grave crise politique de son histoire.
En participant pour la première fois aux élections législatives après dix années de boycott, l'opposition réunie sous la bannière de l'USN a rejeté les résultats du dernier scrutin législatif, bien que les observateurs internationaux aient salué "la transparence" et "le caractère démocratique" des élections.
Un mois plus tard, l'opposition s'est montrée inflexible en mettant en place un parlement parallèle dénommé Assemblée Nationale Légitime (ANL).