Le Burundi est parmi les pays les plus touchés par la faim dans la sous-région, a reconnu lundi la ministre burundaise de l'Agriculture et de l'Elevage, Mme Odette Kayitesi, en s'appuyant sur les résultats des enquêtes déjà menées en la matière.
Au Burundi, les carences en micro nutriments sont de 45% et se manifestent surtout chez les enfants de moins de 5 ans et chez les femmes en age de procréer, a fait remarquer Mme Kayitesi, s' exprimant lors de l'ouverture des états généraux de l'agriculture et de l'élevage avec comme thème "Evaluation de la mise en oeuvre des politiques agricoles nationales, défis et perspectives".
A l'exception de Bujumbura-Mairie, a-t-elle ajouté, toutes les autres provinces ont largement dépassé le seuil critique de 40% de malnutrition chronique.
"Bien que les principes directeurs du programme national d' investissement agricole pour la période 2012-2017, qui inspirent la vision du gouvernement, définissent et mettent en relief les orientations stratégiques pour promouvoir dans notre pays une agriculture capable d'assurer à tous les burundais la sécurité alimentaire en quantité et en qualité, des défis doivent être levés en vue d'une relance de la productivité et de la production agropastorale", a plaidé la ministre burundaise.
Le Burundi, a-t-elle insisté, souffre d'une insécurité alimentaire croissante qui nécessite d'être éradiquée.
Le Burundi, a-t-elle dit, doit tout faire pour changer ces tendances, étant donné que l'insécurité alimentaire et la malnutrition sont des problèmes de santé publique qui affectent les populations les plus vulnérables.
Mme Kayitesi a déclaré que ces assises vont orienter le gouvernement burundais dans la mise en place des stratégies les mieux adaptées pour l'augmentation de la production, la conservation des produits, et l'exportation de ces derniers.
Pour elle, ces assises viennent au bon moment, étant donné que beaucoup de politiques et stratégies adoptées, des projets et programmes mis en place jusqu'à ce jour, n'ont malheureusement pas parvenu à asseoir une sécurité alimentaire durable.
L'agriculture occupe plus de 90% de la population burundaise en terme d'emploi, contribue à plus de 50% au produit intérieur brut (PIB), fournit plus de 95% de l'offre alimentaire et procure plus de 95% des recettes d'exportation.