Dernière mise à jour à 17h10 le 11/02
Dans la salle d'attente à la gare de Taiyuan, capitale de la province septentrionale du Shanxi, Nie Yixu, travailleur migrant agé de 62 ans, est impatient de rentrer chez lui, un village situé à plus de 800 km au sud de la ville.
M. Nie est originaire de Xiongzui, un village du bourg de Wangchang, dans la ville de Qianjiang, dans le Hubei.
Ses trois gros bagages sont impressionnants. "Il y a des vêtements, de la nourriture et des cadeaux pour ma famille," précise-t-il.
Il sort d'un sac à main défra?chi un masseur électrique et une paire de chaussures un peu écrasées. "Le masseur électrique, c'est pour ma fille. Les chaussures, c'est pour mon petit-fils", dit-il en souriant.
Il tient beaucoup à ses deux petits-fils et à sa petite-fille. "Ils se débrouillent pas mal dans leurs études," se félicite M. Nie.
Depuis dix ans, il part chaque année travailler dans les grandes villes. Dans la ville de Taiyuan, M. Nie ainsi qu'une dizaine de concitoyens assurent différents métiers comme le forage, le passage de cables.
"Je gagne plus de 3.200 yuans par mois, à peu près 108 yuans par jour", précise-t-il.
Avant, la fin de l'année n'était pas souvent un bon moment pour les travailleurs migrants. Après avoir travaillé dur pendant toute l'année, beaucoup d'entre eux avaient du mal à obtenir leurs salaires auprès des entrepreneurs.
Ces dernières années, le pays a pris une série de mesures pour protéger les intérêts des travailleurs migrants et améliorer leurs conditions de travail et de vie.
En décembre 2017, le Conseil des Affaires d'Etat (gouvernement chinois) a publié un document destiné à assurer le paiement des salaires des travailleurs migrants.
Les gouvernements locaux ont même inclus dans l'évaluation des performances gouvernementales le paiement des salaires des travailleurs migrants. A l'approche de la fête du Printemps, ils renforcent leur aide aux travailleurs migrants afin que ces derniers passent une bonne fête.
M. Nie a bien ressenti ce changement ."Avant il fallait aller réclamer notre argent auprès des entrepreneurs. Maintenant ils nous transfèrent eux-mêmes l'argent sur notre carte bancaire," se félicite M. Nie.
Sa carte bancaire en poche ainsi que son billet de train, il est impatient de retrouver sa famille.
"C'est la première fois que j'ai autant de bagages, car j'ai acheté beaucoup de choses pour ma famille," confie-t-il.
La haut-parleur de la gare donne enfin le signal de l'embarquement dans le train. M. Nie prend vite tous ses bagages et se dirige rapidement vers le portique.
Le 1er février a commencé en Chine la "migration humaine la plus importante sur la planète". Durant cette période de 40 jours autour de la fête du Printemps, on estime à 2,98 milliards le nombre de voyages qui devraient être effectués.