Les autorités chinoises ont arrêté un gang qui proposait des tests illégaux pour déterminer le sexe des enfants et en grande partie pour la sélection du sexe, a annoncé la haute autorité de la santé.
Le gang a testé plus de 1000 femmes dans tout le pays en 2013, a déclaré dimanche la Commission nationale de la santé et de la planification familiale.
L'un des principaux suspects, répondant au nom de Wang Ermin, a été reconnu coupable et condamné à trois ans et demi de prison, selon la commission.
Le gang a commencé à proposer des tests illégaux à partir de 2010, d'abord à Yiwu, la province du Zhejiang, avant de s'étendre rapidement dans la plupart des régions du pays.
Ils ont été exposés, après la disparition d'une femme nommée Wu, décédée d'une embolie amniotique suite à un test organisé fin 2012.
La méthode utilisée ici, l'extraction de liquide amniotique, est plus précise que l'échographie, mais implique beaucoup plus de risques, a souligné un expert médical.
Selon le mari de Wu, ils se sont déplacés de Yiwu à Zhengzhou, dans la province du Henan, et la procédure a co?té environ 2000 yuans (330 $).
Le couple, qui avait déjà une petite fille de 2 ans, était prêt à tout pour avoir un gar?on, pour apporter un avantage plus économique à la famille rurale au cours d'un programme de compensation.
L'arrestation de ce gang ?a été l'action majeure dans la campagne d'un an lancée en octobre dernier par des organismes gouvernementaux, y compris la commission et le ministère de la Sécurité publique?, a indiqué la commission.
En Chine, les tests pour déterminer le sexe, les avortements sélectifs à des fins non médicales sont interdits, notamment en raison de la préférence traditionnelle pour les gar?ons et un sex-ratio largement biaisé, qui s'élève à 115 gar?ons pour 100 filles.
Sur le plan international, la moyenne est comprise entre 103 et 107. ?Les avortements sélectifs après les déterminations du sexe ont en outre alimenté un déséquilibre?, a déclaré Lu Jiehua, un professeur de sociologie à l'Université de Beijing.
Zhai Zhenwu, enseignant à l'Ecole de sociologie et d' études démographiques de l'Université Renmin de Chine, est d'accord avec son collègue, ajoutant que l'accès à la méthode ultrasons depuis la fin des années 1980 a rendu le choix du sexe beaucoup plus facile et a partiellement conduit à un déséquilibre dans le rapport de masculinité à la naissance.
En 2004, le pays a atteint un record de 121,2 gar?ons pour 100 filles.
En réponse, certains scientifiques ont qualifié de crime, les procédures déterminant le sexe de l'enfant et l'avortement sélectif selon le sexe et qui ne peuvent être justifiés médicalement.
Mais certains ont revendiqués le droit personnel de conna?tre le sexe du foetus.
De plus, il est difficile pour le médecin de recueillir des preuves impliquant le sexe lors d'un test normal de grossesse, a fait remarquer Zhai Zhenwu.
En précisant que si des peines plus sévères étaient prononcées, le déséquilibre croissant pourrait être freiné.
La plupart des pays permettent la détermination de sexe ?car cela ne fait aucune différence?.
Ajoutant qu'en Chine, ?la préférence pour les gar?ons est devenue plus intense, alors que pendant trois décennies la politique de planification familiale de trois décennies a restreint la plupart des familles à avoir un seul enfant. Puis, par la suite, plus de personnes ont eu recours à des méthodes artificielles d'avoir un gar?on en raison de la disponibilité croissante de la technologie des ultrasons.
Cependant, réfutant une relation entre les règles de naissance de la Chine et un sex-ratio, citant l'exemple de la Corée du Sud.
La détermination du sexe est interdite en Corée du Sud, qui a enregistré un ratio élevé entre les sexes d'environ 117, mais n'ont jamais connu de règles de naissance?, a expliqué le professeur.
?La cause réside dans lente évolution et une préférence pour les gar?ons?.
Au cours des dernières années, certains riches chinois sont allés en Tha?lande, le pays voisin, pour subir des tests, grace à la technologie de reproduction assistée pour avoir un gar?on.
En Chine, une telle pratique est disponible uniquement à des fins médicales, notamment les tests pour les maladies génétiques, selon les experts de la fécondité.
Pour Zhai Zhenwu, le constant relachement des règles de natalité pourrait aider à renverser quelque peu le sex-ratio, mais reconnaissant qu'il faudra encore du temps pour une transformation naturelle.
Avant cela, des mesures administratives menées par le gouvernement devraient être mises en place pour freiner la tendance, a-t-il évoqué.
Le ratio a continué de baisser au cours des cinq dernières années en grande partie grace à l'action du gouvernement, ont montré les statistiques de la commission.
Les médecins pris en flagrant délit à violer les règlements ont vu la révocation de leurs licences et les h?pitaux incriminés sanctionnés de sanctions administratives sévères.