Une étude a annoncé que l'air circule par les poumons du lézard dans un sens, une découverte qui pourrait amener à repenser comment certaines espèces ont évolué après la plus grande extinction de masse que la Terre ait connu. Les humains et la plupart des autres animaux ont eux un système respiratoire fonctionnant dans les deux sens.
L'air est aspiré dans les poumons jusqu'à ce qu'il atteigne une impasse -des grappes de cellules appelées alvéoles. Là, l'oxygène est prélevé dans la circulation sanguine et échangé avec le dioxyde de carbone, qui est ensuite expiré avec l'air utilisé. Cependant, les oiseaux sont une exception notable à cet égard. Leur respiration se fait en effet essentiellement dans un flux unidirectionnel dans les poumons : l'air pénètre dans la trachée, traverse les poumons dans un sens, puis les quitte de la même manière qu'il y est entré. Cette forme inhabituelle de respiration a soulevé beaucoup de débats parmi les biologistes.
Une théorie est que le flux à sens unique est un moyen très efficace de fournir de l'oxygène pour une activité intense : il aide les oiseaux à faire face à l'effort du vol et avec les concentrations les plus faibles de l'oxygène en altitude. Mais, étonnamment, les lézards -un groupe d'animaux terrestres qui aiment somnoler- peuvent également être considérés comme des membres de ce club très fermé.
Les chercheurs ont découvert que l'air pénètre dans la trachée des lézards puis se sépare en deux voies, une pour chaque poumon. Il trace alors son chemin à travers une série de chambres dans chaque poumon, en passant à travers les parois perforées, avant de revenir en arrière. Les gaz utilisés passent à travers la trachée. Un flux similaire à une voie semble également exister chez les alligators américains, les aidant littéralement à retenir leur souffle, qu'ils soient sous l'eau ou pas.
Si c'était vraiment le cas, une partie des réflexions sur la respiration unidirectionnelle -qui aide à maintenir un métabolisme élevé- devrait être mise au rebut. Comment le flux unidirectionnel a-t-il pu s'établir dans quelques espèces, mais pas chez les autres ? Il n'y a pas de réponse claire, mais un indice pourrait se situer dans une extinction massive qui s'est produite il y a 251 millions d'années, à la frontière entre les périodes géologiques du Permien et du Triassique.