La Banque centrale européenne (BCE) s'attend dans les prochains mois à voir ralentir substantiellement l'activité économique, en raison de l'envolée des prix, de la baisse du pouvoir d'achat et de l'incertitude globale, a indiqué lundi la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

S'exprimant lors d'une audition de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, Mme Lagarde a déclaré : "Nous prévoyons de relever à nouveau les taux d'intérêts au cours des prochaines réunions à venir, afin de freiner la demande et de nous prémunir contre le risque d'une hausse persistante des anticipations d'inflation".

"Nos futures décisions en matière de taux directeurs continueront de se baser sur les données", a-t-elle ajouté.

L'économie de la zone euro a enregistré une croissance de 0,8% au deuxième trimestre 2022, principalement grace à la forte consommation des ménages dans le secteur des services à mesure des effets de la réouverture de l'économie, a expliqué Mme Lagarde.

Toutefois, la croissance devrait marquer un ralentissement substantiel. Cela est principalement d? au niveau élevé de l'inflation, au ralentissement de la demande de services, à la baisse de la demande mondiale et à la dégradation des conditions commerciales. La baisse de confiance des ménages et des entreprises, due au niveau élevé des incertitudes, contribue également à ce phénomène.

Le conflit russo-ukrainien a "jeté une ombre sur l'Europe", avec des conséquences économiques, a estimé Mme Lagarde. "Les perspectives s'assombrissent", tandis que l'inflation reste "bien trop élevée" et "devrait probablement rester supérieure à notre objectif sur une période prolongée", a-t-elle indiqué.