Dernière mise à jour à 09h24 le 29/11
Quatre jours après le naufrage de 27 migrants aux larges de Calais, des pays européens ont décidé d'intensifier la lutte contre le réseaux des passeurs à la frontière franco-anglaise, à l'issue d'une réunion tenue dimanche en France sans les britanniques.
"Il a été décidé qu'à partir du 1er décembre un avion européen de Frontex (Agence européenne de garde-frontières et de garde-c?tes) aide la police fran?aise, néerlandaise et belge, à voir les réseaux de passeurs, et les prévenir en amont", a annoncé le ministre fran?ais de l'Intérieur Gérard Darmanin.
Mais la lutte contre les réseaux des passeurs ne peut être la seule réponse à cette crise migratoire, selon M. Darmanin. "La Grande Bretagne doit aussi prendre ses responsabilités et limiter l'attractivité économique de son territoire, et permettre la voie légale pour demander l'asile", a-t-il déclaré.
La question d'un "nouveau cadre avec la Grande Bretagne" a été évoquée lors de cette rencontre qui a réuni les ministres en charge de l'immigration allemand, néerlandais, belge et fran?ais ainsi que la Commissaire européenne aux Affaires intérieures.
Selon le ministre fran?ais, les migrants risquent leurs vies pour traverser la Manche depuis le nord de la France, parce qu'ils sont attirés par l'Angleterre, notamment par le "marché du travail britannique qui fait que sans pièce d'identité, vous pouvez travailler en Angleterre, aussi parce qu'il n'y a plus de voie légale pour demander l'asile en Angleterre".
La France souhaite travailler "sérieusement" sur ces questions sans être "l'otage de politique intérieure de l'Angleterre", a dit M. Darmanin tout en précisant que "cette réunion n'était pas anti-anglaise, mais pro-européenne".
Le ton est monté vendredi dernier entre la France et le Royaume-Uni après que le Premier ministre britannique Boris Johnson a adressé au président fran?ais Emmanuel Macron une lettre via les réseaux sociaux, l'invitant à mettre en place "un accord bilatéral de réadmission pour permettre le retour de tous les migrants illégaux qui traversent la Manche".
M. Macron a critiqué "une méthode pas sérieuse" de M. Johnson. "On ne communique pas d'un dirigeant à l'autre sur ces questions là par des tweets et des lettres qu'on rend publiques. Nous ne sommes pas des lanceurs d'alertes", a-t-il affirmé.