Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif a exprimé jeudi son "intense consternation" après la suspension du droit de vote de l'Iran à l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU), affirmant que l'incapacité de son pays à payer ses cotisations était la conséquence des sanctions américaines.

L'Iran et la République centrafricaine s'apprêtent en effet à perdre leur droit de vote à l'AGNU, les deux pays étant en retard dans le versement de leurs contributions au budget de fonctionnement de l'ONU, a annoncé mercredi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans une lettre adressée au président de l'AGNU, Volkan Bozkir.

"C'est le monde à l'envers : l'ONU a privé l'Iran de son droit de vote à l'AGNU en raison de nos impayés", a indiqué M. Zarif sur Twitter, affirmant que cette décision était "fondamentalement erronée, totalement inacceptable et complètement injustifiée".

L'incapacité de l'Iran à remplir ses obligations financières envers l'ONU a été "directement causée" par les sanctions unilatérales illégales imposées par les Etats-Unis, a fait valoir le chef de la diplomatie iranienne.

Depuis que l'ancien président américain Donald Trump a retiré les Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et a réimposé des sanctions unilatérales contre l'Iran, "le peuple iranien est soumis à une guerre économique sans précédent, qui est en vérité une forme de terrorisme économique".

M. Zarif a ajouté que les Iraniens avaient été "empêchés par la force d'utiliser leur propre argent et leurs propres ressources pour acheter de la nourriture et des médicaments, sans parler de payer les arriérés de leurs contributions à l'ONU".

Les "restrictions extrêmes" imposées aux transactions bancaires internationales impliquant l'Iran constituent un "acte de guerre et de terrorisme économique" de la part de Washington, et ont nui à la capacité de l'Iran à verser ses cotisations à l'ONU, a souligné M. Zarif.