Alors que des millions d'élèves vont reprendre le chemin de l'école le mardi 1er septembre en France, dans un contexte marqué par une recrudescence de l'épidémie, beaucoup de questions relatives au dispositif sanitaire appliqué dans les établissements scolaires, sont encore sans réponse.

La rentrée se fera ce mardi en France sous le signe du respect des règles sanitaires dans les écoles et établissements scolaires. L'objectif est de "garantir la protection des élèves et des personnels", dans un contexte de crise sanitaire, a indiqué le ministère de l'Education nationale.

Le ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer a ainsi annoncé une rentrée masquée pour les enseignants, les collégiens et lycéens, à l'exception des élèves d'écoles maternelles et primaires.

"A partir de 11 ans, les élèves devront porter un masque dans les espaces clos. Le port du masque s'étend également à la cour de récréation", a précisé jeudi dernier M. Blanquer, en se référant au protocole sanitaire de juillet dernier, qui assouplit les règles de distanciation.

Mais loin de convaincre, ce protocole sanitaire prévu pour les écoles soulève plus d'interrogations qu'il n'apporte de réponses selon le corps enseignants. Pour Catherine Dudès, co-secrétaire départementale du SNES-FSU, un syndicat du secondaire, "un protocole sanitaire ne se résume pas au port du masque, obligatoire ou pas".

"On a toutes ces interrogations, en terme de normes, de personnel suffisant et d'organisation pédagogique, parce que ce n'est pas facile de travailler avec des normes aussi contraignantes", a expliqué la syndicaliste sur la radio France Bleu.

Outre le manque de précisions sur ces questions techniques, les enseignants indiquent que ce protocole adopté en juillet dernier, avait été "allégé" pour permettre l'accueil de tous les élèves après le confinement. Il n'est donc pas "adapté" à la situation actuelle de recrudescence de l'épidémie, a dit Mme Dudès.

Cette insuffisance du protocole prévu par l'éducation nationale pour la rentrée, en cette période de rebond de l'épidémie, est aussi pointée du doigt par un collectif de médecin dans une tribune publiée samedi dernier dans le Parisien.

"Le protocole prévu pour la rentrée du 1er septembre ne protège ni les personnels ni les élèves et leurs familles, et est insuffisant pour ralentir l'augmentation actuelle du nombre de nouveaux cas de COVID-19", ont-ils indiqué, tout en demandant son durcissement.

Selon ces médecins, parmi eux figurent le professeur et infectiologue Karine Lacombe et Jér?me Marty, président du syndicat de médecins libéraux, "compte tenu du protocole en vigueur, rien ne semble empêcher les écoles de devenir des clusters".

Le collectif propose entre autres, d'alléger les classes "en alternant présentiel et enseignement à distance", d'organiser un "échelonnement des récréations et de la cantines", et de recommander le port du masque pour tous les élèves de plus de six ans. Car "les enfants de moins de onze ans sont aussi contaminants que les adolescents ou adultes", a précisé le collectif.

Sur le port du masque des enfants aux moins de onze ans, le ministre Jean-Michel Blanquer a rappelé lundi 31 ao?t que son ministère a suivi les recommandations du Haut conseil de la santé publique qui consiste à rendre obligatoire le port du masque en milieu scolaire pour les jeunes à partir de onze ans en milieu clos.

Le ministre n'exclut pas d'éventuelles fermetures d'école pour cause de COVID-19, et invite à apprendre à vivre avec le virus. "Forcément, cela (fermeture d'école) arrivera dans les prochaines semaines. Il y a des conséquences pour les élèves et nous devons nous adapter", a indiqué M. Blanquer sur BFMTV.