Dernière mise à jour à 09h47 le 06/01
Les Etats-Unis se préparent à tout type de représailles éventuelles de la part de l'Iran après avoir tué un de ses commandants de haut rang dans une frappe aérienne. Cet acte a préoccupé de nombreux pays et même été mis en cause par plusieurs élus américains.
Le major-général Qassem Soleimani, commandant de la Force Al-Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique iranienne, et le chef de milice irakien Abou Mehdi al-Mouhandis ont été tués jeudi soir (heure de Washington) dans une frappe aérienne près de l'aéroport international de Bagdad.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis le lendemain une "terrible vengeance".
En réponse au "niveau de menace élevé contre les personnels et les sites américains" au Moyen-Orient, les Etats-Unis vont y déployer quelque 3.500 soldats de plus dès ce week-end. Des soldats de la 82e division aéroportée seront envoyés en Irak, au Kowe?t et en d'autres endroits de la région, a rapporté la cha?ne NBC, citant de nombreux responsables américains de la défense.
L'ambassade des Etats-Unis à Bagdad a par ailleurs appelé vendredi tous les ressortissants américains à quitter immédiatement l'Irak, tandis que celle à Beyrouth a exhorté ceux vivant au Liban à maintenir un haut degré de vigilance.
Après cette frappe meurtrière, Washington a tenté de justifier cet acte, tout en appelant à une désescalade dans la région.
Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi après-midi que la frappe aérienne avait visé à "arrêter une guerre", pas en "déclencher une", assurant que son pays ne cherchait pas à renverser le régime iranien.
"Si des Américains sont menacés où qu'ils se trouvent, nous avons pleinement identifié les cibles et je suis prêt à prendre toutes les mesures nécessaires", a-t-il dit dans une allocution prononcé depuis Mar-a-Largo en Floride.
Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, s'est entretenu vendredi par téléphone avec des alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient et en Europe, son homologue russe Sergue? Lavrov, ainsi que de hauts responsables d'autres pays pour discuter de l'assassinat de Soleimani. Selon lui, Washington "demeure engagé envers la désescalade", selon le Département d'Etat.
L'assassinat de Soleimani a été critiqué par plusieurs élus américains.
Il "risque de provoquer une escalade de la violence encore plus dangereuse. L'Amérique, comme le monde entier, ne saurait supporter une escalade des tensions allant jusqu'au point de non-retour", s'est inquiétée Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants.
L'élue de Californie a appelé vendredi l'administration Trump à informer immédiatement les parlementaires de cette frappe américaine et à leur dire ce que la Maison Blanche avait prévu pour la suite.
Plusieurs sénateurs républicains importants, dont le chef de la majorité, Mitch McConnell, et le chef de la minorité à la Chambre, Kevin McCarthy, ont en revanche salué cette opération.
"Aucune personne vivante n'a été plus directement responsable de la mort de militaires américains que Qassem Soleimani", a réagi vendredi M. McConnell, ajoutant que l'administration Trump envisageait de briefer les sénateurs en début de semaine prochaine.