Les militants talibans ont intensifié leurs attaques en Afghanistan à la suite d'une pause dans les pourparlers entre le groupe armé et la délégation américaine qui ont lieu dans la capitale du Qatar, Doha, tandis que leur dernière offensive a fait samedi plus d'une vingtaine de morts parmi les forces de sécurité dans la province afghane orientale de Ghazni.

L'attaque a co?té la vie à 23 agents des forces de sécurité samedi dans le district de Qarabagh, situé dans la province de Ghazni, a annoncé le chef du Conseil provincial Nasir Ahmad Faqiri. Le gouverneur du district Habibullah Zerak a également confirmé l'incident.

Les talibans ont revendiqué, via leur porte-parole Zabihullah Majahid, la responsabilité de l'attaque, disant que les insurgés ont tué 32 soldats et pris le contr?le d'une base militaire dans le district de Qarabagh.

Les pourparlers de longue haleine entre les Etats-Unis et les talibans initiés en octobre 2018 à Doha pour trouver une solution négociée à la longue crise en Afghanistan avaient été interrompus cette année au début du mois de septembre après qu'une voiture piégée à l'instigation du groupe militant avait tué 10 personnes à Kaboul, dont un soldat américain.

Les négociations ont repris le 7 décembre, avant d'être de nouveau suspendues quatre jours plus tard suite à l'explosion d'un camion piégé ayant visé la principale base militaire américaine à Begram, à 50km au nord de Kaboul, qui a fait huit morts dont six assaillants et blessé plus de 70 personnes, toutes des civils.

Les talibans en ont revendiqué la responsabilité, soutenant avoir tué des dizaines de soldats américains et leurs collaborateurs afghans.

Le porte-parole du bureau des talibans au Qatar Zuhail Shaheen aurait justifié l'attaque de Begram, arguant que de telles opérations continueraient à moins qu'un accord puisse être signé entre les deux parties.

Par ailleurs, plus de 60 personnes dont dix civils, plus d'une vingtaine de membres des forces de sécurité et au moins 30 militants talibans ont été tués depuis vendredi dans ce pays déchiré par le conflit.

"Les militants (talibans) vont sans doute intensifier encore leurs attaques pour de démontrer leur puissance, afin d'arriver en position de force dans toute négociation potentielle avec le gouvernement afghan à l'avenir", a confié l'expert local Khan Mohammad Daneshjo à Xinhua.