Dernière mise à jour à 08h22 le 05/12
Le gouvernement suspend immédiatement "pour six mois" les mesures fiscales contestées, a annoncé mardi le Premier ministre fran?ais Edouard Philippe lors d'une conférence de presse tenue à Matignon.
"Je suspends pour une durée de six mois la hausse de la taxe carbone, la convergence de la fiscalité du diesel et l'alignement de la fiscalité du gazole pour les professionnels", a-t-il affirmé.
La hausse des tarifs de l'électricité et du gaz, prévue au 1er janvier, ne sera pas appliquée "cet hiver" et la réforme du contr?le technique est suspendue pour six mois, a-t-il indiqué.
"Je suis par ailleurs convaincu que si l'Etat doit rester fort et ferme, il est d'abord le garant de la paix publique. Fixer le cap et le tenir est une nécessité pour gouverner la France mais aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la Nation", a-t-il souligné.
Le Premier ministre fran?ais a également annoncé l'ouverture d'un "large débat" à l'échelle nationale et territoriale, "sur les imp?ts et les dépenses publiques" qui débutera le 15 décembre et devra se tenir jusqu'au 1er mars.
"Nous voulons mettre en place des mesures d'accompagnement justes et efficaces (...) Ce débat devra déboucher sur des solutions concrètes", a-t-il précisé. Evoquant la transition écologique, Edouard Philippe a affirmé que l'Etat devait lutter "contre la pollution, contre le changement climatique." "Nous devons mieux accompagner les Fran?ais dans cette transition", a-t-il ajouté.
"Cette colère, je l'entends, j'en mesure la réalité, la force et la gravité. Cette colère vient de loin, elle a longtemps couvé. Elle est aujourd'hui exprimée avec force et de manière collective." Selon Edouard Philippe, il faut "plus de transparence" sur les imp?ts "car notre système fiscal est terriblement complexe", a-t-il reconnu.
"Les Fran?ais qui ont enfilé un gilet jaune aiment leur pays. Ils veulent que les imp?ts baissent et que le travail paye. C'est aussi ce que nous voulons", a-t-il expliqué.
Concernant la tenue d'une quatrième journée de manifestation samedi prochain, pour laquelle de nouvelles violences sont redoutées, Edouard Philippe a déclaré que "s'il y a une mobilisation samedi prochain, elle doit être déclarée et se dérouler dans le calme. Les Fran?ais ont le droit de manifester, mais aussi de vivre en sécurité et de circuler normalement."