Jeudi, la Ligue arabe a prévenu qu'une épidémie de choléra s'est déclarée au Yémen, déjà dévasté par la guerre, et a exhorté la communauté internationale à répondre aux appels lancés par les organisations des Nations Unies pour lutter contre l'épidémie.

Dans un communiqué diffusé jeudi, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheit, a demandé aux états et aux organisations de la société civile du monde entier de répondre urgemment aux appels lancés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) afin qu'ils mobilisent 22 millions de dollars américains, dont 16 millions sont immédiatement nécessaires, pour juguler la crise.

"Il est nécessaire de travailler en étroite collaboration afin de contenir l'épidémie de choléra, d'empêcher qu'elle ne se propage dans d'autres provinces et villes yéménites, et d'éviter une possible crise humanitaire dont les conséquences pourraient se faire sentir pendant des années,'' a dit le chef de la Ligue arabe dans le communiqué.

Un total de 362 545 cas présumés de choléra et 1 817 décès liés à l'épidémie ont été signalés dans 91,3 % des gouvernorats yéménites et dans 88 % de ses districts, indique un rapport de l'OMS publié le 19 juillet.

Le Yémen est en proie à une guerre civile depuis plus de deux ans et demi, depuis que des rebelles houthistes soutenus par des forces proches de l'ancien président Ali Abdullah Saleh ont destitué le gouvernement de transition soutenu par l'ONU et dirigé par le président Abd-Rabbo Mansour Hadi actuellement en exil, et occupé la capitale Sanaa en septembre 2014.

De mars 2015 à mars 2017, la guerre civile, les combats au sol et les frappes aériennes ont tué plus de 10 000 Yéménites dont la moitié étaient des civils, blessé environ 40 000 personnes et contraint à se déplacer plus de 2 millions de personnes, selon les agences humanitaires.

Le chef de la Ligue arabe accuse les houthistes d'être responsables de la ''situation catastrophique'' dans laquelle se trouve le Yémen, due à la mise en place de leur propre gouvernement et à leur refus de répondre aux initiatives de règlement politique et aux efforts de rétablissement de la paix de l'ONU.