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Dernière mise à jour à 08h19 le 16/12

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La diplomatie des sources d'eau chaude ne fera certainement pas fondre la glace entre le Japon et la Russie

Xinhua | 16.12.2016 08h18

Le président russe Vladimir Poutine, attendu jeudi au Japon pour participer à un sommet avec le Premier ministre Shinzo Abe, sera le premier chef d'Etat russe à visiter le Japon en onze ans.

Avant de nouvelles négociations portant sur la coopération économique prévues vendredi à Tokyo, les deux dirigeants se rencontreront d'abord dans un h?tel japonais traditionnel dans un spa de la ville natale ancestrale de M. Abe.

Cette "diplomatie de sources d'eau chaude", sur laquelle M. Abe met plein d'espoir pour réchauffer les relations avec Moscou, n'a que très peu de chance de porter des fruits.

Au contraire, elle pourrait aboutir à une nouvelle encoche dans les manoeuvres diplomatiques de M. Abe, le conflit territorial entre le Japon et la Russie continuant d'être un obstacle majeur dans leurs relations.

Le conflit territorial vieux de 70 ans entre les deux pays au sujet de quatre petites ?les du Pacifique, appelées les "Kouriles du Sud" par les Russes et les "Territoires du Nord" par les Japonais, a empêché les deux pays de signer officiellement un traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Impatient d'améliorer son héritage diplomatique en dépassant l'impasse avec la Russie, M. Abe tente de promouvoir la coopération économique entre le Japon et la Russie pour obtenir le compromis de Moscou sur la question territoriale. Pour cela, il n'a même pas insisté sur la position précédente du Japon, selon laquelle il ne coopérera pas économiquement avec la Russie à moins que des progrès ne soient réalisés sur la question territoriale.

Pourtant, la Russie ne changera pas facilement d'avis sur la question territoriale. Récemment, M. Poutine a souligné que les efforts pour atteindre un traité de paix avec le Japon n'ont pas suivi "un chemin facile", ce qui montre qu'une résolution reste encore loin.

D'après le dernier sondage mené par le centre de recherche indépendant russe Levada, la majorité écrasante de Russes pense qu'il est plus important de garder la souveraineté sur les ?les Kouriles que de signer un traité de paix avec le Japon, même si un accord signifierait un accès à de nouvelles technologies et à de meilleurs financements.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergue? Lavrov, a également déclaré avant la visite de M. Poutine qu'il ne devrait pas y avoir de grandes attentes sur un traité de paix, position qui refroidira certainement les attentes du Japon sur cette visite.

Par ailleurs, les sanctions que le Japon et ses alliés occidentaux imposent à la Russie depuis la prise par la Russie de la Crimée constituent un autre obstacle à leurs relations bilatérales.

"Le Japon fait partie des pays qui imposent des sanctions contre la Fédération russe. Comment allons-nous poursuivre les relations économiques sous le régime de sanctions?", a interrogé M. Poutine.

De plus, le Japon envisage le déploiement du système anti-missile américain THAAD sur son sol, un projet qui rencontrera certainement une forte opposition de la part du Kremlin car le déploiement du THAAD permettra au Japon de surveiller les mouvements militaires de la Russie dans certaines régions d'Extrême-Orient et d'intercepter les missiles russes déployés sur les ?les disputées.

Washington a récemment fait part à maintes reprises de son mécontentement à l'égard du sommet bilatéral entre MM. Abe et Poutine, arguant que cette rencontre envoie un mauvais message que le G7 n'est pas entièrement uni pour faire pression sur Moscou.

En tant que premier dirigeant du G7 à accueillir M. Poutine pour une visite officielle depuis l'annexion russe de la Crimée en 2014, M. Abe devra continuer à marcher sur une ligne très fine entre Moscou et Washington ou risquer de contrarier les deux.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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