Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi que son pays n'avait pas encore "tiré un trait" sur l'Union européenne, même si elle réfléchit à d'autres alternatives depuis que les députés européens ont récemment voté en faveur du gel des négociations sur l'accession d'Ankara au bloc.

"Pour l'instant, nous n'avons pas encore tiré un trait sur l'UE", a-t-il déclaré lors d'un meeting à Istanbul. "Mais le tableau actuel ne nous permet pas d'avoir des attentes optimistes", a poursuivi le président turc en ajoutant, sans plus de précisions : "Nous pourrions avancer dans notre réflexion sur ces alternatives".

M. Erdogan a récemment cité comme option de rejoindre l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), une organisation politique, économique et sécuritaire eurasienne.

Le Parlement européen a adopté le 24 novembre dernier une résolution non-contraignante appelant à geler les négociations d'adhésion avec la Turquie, dénon?ant une répression "disproportionnée" après le putsch manqué de juillet dernier en Turquie. Ce vote a déclenché de vives réactions de la part d'Ankara.

M. Erdogan a notamment menacé d'ouvrir les frontières de son pays pour laisser passer les migrants. La Turquie avait pris des mesures pour réduire de manière significative le flux de migrants et de réfugiés, venus essentiellement de Syrie, après la signature d'un accord en mars avec l'UE.

La Turquie a déposé sa candidature à l'UE en 1987 et a commencé des négociations en 2005, mais celles-ci se sont ralenties ces dernières années en raison de désaccords sur les dossiers concernant les réfugiés, la liberté de la presse et les droits de l'Homme.