Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a salué dimanche le lancement du plus grand projet à ce jour de développement d'opportunités d'éducation, voyant en cette dernière "l'investissement le plus fort que nous puissions faire pour l'avenir, un moteur fondamental pour le développement personnel, national et mondial".

M. Ban, qui s'exprimait à l'occasion de la présentation des conclusions du rapport de la Commission internationale sur le financement des opportunités d'éducation globale, estime que celui-ci "montre que l'investissement dans l'éducation est un préalable à la croissance économique, au développement durable et à la stabilité du monde".

Selon ce rapport, si les gouvernements n'investissent pas davantage dans l'éducation, les enfants des pays en voie de développement seront enfermés à jamais dans des cycles de pauvreté, privés des savoirs nécessaires leur permettant de contribuer à la vie socio-économique à l'age adulte.

En 2030, sur 1,6 milliard d'enfants dans le monde, 200 millions ne seront pas du tout scolarisés, s'est inquiété Gordon Brown, envoyé spécial de M. Ban pour l'éducation globale. L'ex-Premier ministre britannique a ajouté qu'environ 800 millions d'enfants "ne recevront pas une bonne ou décente éducation et ne quitteront pas l'école avec les qualifications dont ils auront besoin pour le marché du travail du futur", malgré les promesses qui leur ont été faites.

Il existe un risque de "bombe à retardement due au mécontentement parmi les jeunes gens qui voient le fossé entre ce qu'on leur a promis et ce qu'on va leur offrir", a-t-il averti en soulignant qu'une telle situation peut être exploitée par les groupes extrémistes.

De fait, "l'éducation est cruciale pour prévenir la propagation d'idéologies toxiques et des extrémismes violents", a renchéri Ban Ki-moon. "Les extrémistes et les terroristes le savent. C'est pourquoi ils ne cessent d'attaquer les écoles, que ce soit au Kenya, au Pakistan ou au Nigeria. Ils ont peur d'enfants, et particulièrement de filles, avec des livres".

M. Ban a lancé un appel à la communauté internationale pour soutenir les pays s'engageant à investir et faire les réformes nécessaires en matière d'éducation. "En cette période de crises multiples, la crise de l'éducation est éminemment soluble", selon lui.

Faute d'enfants bien éduqués, "nous ne pourrons pas atteindre les objectifs de l'Agenda 2030 pour le développement durable", a-t-il averti. Pour lui, le 4e Objectif de développement durable (ODD) sur une éducation équitable et pour tous peut se révéler être un véritable accélérateur, permettant de doper les 16 autres ODD et apportant au final paix et prospérité à la planète.