Lundi soir, des tirs de mortiers de l'armée turque depuis l'intérieur du pays ont visé des positions de l'Etat islamique (EI) dans la ville syrienne de Jarablus, ainsi que des positions du Parti de l'union démocratique (PYD), la branche syrienne du PKK, dans le nord de Manbij, a déclaré un responsable turc au quotidien Sabah.

Le responsable a fait savoir que la Turquie avait décidé d'agir militairement par précaution vis-à-vis des récents développements survenus à Jarablus, et que sa cible première restait l'EI, et non le PYD. La présence de l'EI ou de la branche syrienne du PKK dans des villes syriennes situées à la frontière avec la Turquie est "inacceptable", a-t-il ajouté.

Il a également indiqué que la coalition dirigée par les Etats-Unis contre l'EI avait été informée au préalable des frappes turques contre les positions du PYD à Manbij.

L'armée turque a lancé plusieurs frappes d'artillerie sur des positions de l'EI et du PYD dans le nord de la Syrie, touchant à une vingtaine de reprises les mêmes cibles dans le but "d'ouvrir le passage à une opération".

Ankara a plusieurs fois exprimé son inquiétude quant aux activités des Unités de protection du peuple (YPG), la branche armée du PYD, le long de la frontière turque ; la Turquie s'est en effet toujours montrée fermement opposée à toute possibilité pour les militants du PYD de créer un Etat kurde de facto dans le nord de la Syrie.

La Turquie affirme que le PYD est étroitement lié au PKK, notamment par le biais d'une circulation de munitions et de combattants à travers des tunnels creusés sous la frontière.