Dernière mise à jour à 14h12 le 22/08
Le président philippin Rodrigo Duterte a menacé de quitter l'Organisation des Nations Unies en réponse aux critiques par celle-ci de son approche de la criminalité liée aux drogues, adoptée depuis sa prise de fonction. Le nouveau et pugnace chef de l’état philippin, connu pour son langage direct et souvent fleuri, a fait ces commentaires dans un discours prononcé dimanche à Davao City, la ville du Sud des Philippines où il a été maire pendant plus de vingt ans.
? Peut-être que nous allons devoir décider de nous séparer de l'Organisation des Nations Unies ?, a-t-il dit lors de son discours. ? Si tu me manques de respect, je te quitte ?, a-t-il dit, selon une traduction de CNN Philippines, qui a toutefois édulcoré des propos semble-t-il assez verts. ? Sortez-nous de votre organisation. Vous avez rien fait de toute fa?on ?. Il a accusé les Nations Unies d'ignorer le sort de son pays. Le Président philippin a donné carte blanche aux policiers pour ? tirer pour tuer ? les suspects. Des centaines de personnes ont d'ailleurs été tuées par des civils encouragés par la rhétorique présidentielle, ce qui a fait réagir l'ONU qui, par la voix de la Fran?aise Agnès Callamard, rapporteur des droits de l'Homme de l'ONU, a pointé du doigt ? l'incitation à la violence et au meurtre ? par les autorités locales.
? Quand êtes-vous venus ici la dernière fois ? Rien. Jamais. Sauf pour critiquer ?. Depuis que M. Duterte a pris ses fonctions à la fin du mois de juin, 650 personnes ont été tuées par la police -des morts que le Président Duterte et le patron de la police, Roland Dela Rosa, disent qu'elles sont justifiées par l'auto-défense- en plus de quelque 900 meurtres inexpliqués perpétrés par de probables miliciens. Rodrigo Duterte a également publiquement accusé des dizaines de fonctionnaires et de politiciens d'être impliqués dans le trafic de drogue.
Malgré les critiques, qui ont également émergé à l'intérieur des Philippines même, Rodrigo Duterte bénéficie d'un niveau élevé de soutien parmi les Philippins, qui, selon lui, sont fatigués du fléau de la drogue. Il s'en tient néanmoins à sa tactique, qui, selon lui, est justifiée pour débarrasser le pays de la drogue. ? Mes ordres à la police sont de sortir et de faire la chasse aux criminels ?, dit-il. ? Je leur dis d'arrêter ces criminels s'ils se rendent pacifiquement, mais de les tuer s'ils se lancent dans une lutte violente. J'assume l'entière responsabilité de ce qui se passe ?.