Dernière mise à jour à 11h28 le 11/05
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a déclaré mardi avoir re?u une série d'informations alarmantes sur de nombreuses violations qui auraient été commises par les forces de sécurité et militaires turques dans le sud-est de la Turquie au cours des derniers mois.
Il a exhorté les autorités turques à accorder à des enquêteurs indépendants, y compris au personnel des Nations Unies, un accès sans entrave aux zones concernées afin de vérifier la véracité de ces informations.
"De plus en plus d'informations émanent de diverses sources crédibles sur les actions menées par les forces de sécurité dans la ville de Cizre au cours du couvre-feu prolongé qui y a été appliqué de la mi-décembre à début mars", a déclaré M. Zeid dans un communiqué de presse. "Et l'impression qui émerge, bien qu'encore sommaire, est extrêmement alarmante".
Le Haut-Commissaire a déclaré condamner fortement les violences et autres actes illégaux commis par des groupes de jeunes et par d'autres agents non étatiques, qui seraient affiliés au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), à Cizre et dans d'autres zones, et déplorer toute perte de vie résultant d'actes terroristes où qu'ils adviennent.
Il a toutefois estimé que, "bien que la Turquie ait le devoir de protéger sa population des actes de violence, il est essentiel que les autorités respectent les droits de l'homme en tout temps lorsqu'elles mènent des opérations de sécurité ou anti-terroristes - et le droit international interdisant la torture, les meurtres extrajudiciaires, le recours excessif à la force meurtrière et la détention arbitraire doit être respecté".
Selon M. Zeid, le plus troublant ce sont les rapports citant des témoins et des proches à Cizre qui suggèrent que plus de 100 personnes seraient mortes br?lées vives, alors qu'elles avaient trouvé abri dans trois sous-sols encerclés par les forces de sécurité.
"Toutes ces allégations, y compris celles dirigées contre les groupes luttant contre les forces de sécurité, sont extrêmement graves et devraient faire l'objet d'une enquête approfondie, bien qu'il semble que tel n'était pas été le cas jusqu'à présent", a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement turc n'avait pas répondu favorablement aux demandes de son bureau et d'autres organisations des Nations Unies à se rendre dans la région et recueillir des informations de première main.
Notant que la sonnette d'alarme avait été tirée par d'autres entités internationales des droits de l'Homme ces dernières semaines, le Haut-Commissaire a demandé une enquête rapide et la poursuite de toutes les personnes soup?onnées d'être impliquées dans des violations du droit à la vie, y compris des meurtres extrajudiciaires, et dans des recours excessifs à la force meurtrière.