Le Premier ministre belge, Charles Michel en fonction depuis deux mois et demi a donné lundi matin une interview exclusive à la RTBF radio dans laquelle il insiste sur le fait qu'"il n'y a pas de solution fiscale magique" pour résoudre les problèmes économiques et sociaux que conna?t la Belgique après d'importants mouvements de grève et des manifestations fin 2014.
Le Premier ministre était l'invité de la radio de service public à l'occasion de la rentrée politique. Il a commencé par se féliciter de la trêve intervenue peu avant No?l entre les patrons et les syndicats avec l'accord du gouvernement.
"J'espère de tout mon c?ur que la trêve va continuer et que le dialogue va s'amplifier", a-t-il déclaré.
A la question de savoir s'il y a aujourd'hui plus de confiance dans le pays qu'à la fin de l'année 2014 marquée par de graves mouvements de contestation sociale, Charles Michel répond dans l'interview reprise partiellement par le journal Le Soir : "Il y a plus de confiance qu'il y a quelques semaines. Est-ce que la confiance est totale, je ne le crois pas. Il y a eu un travail patient et discret du gouvernement. Les premiers résultats ont été engrangés et ils ne sont pas minces".
Le chef du gouvernement belge fait ainsi référence au statut ouvrier-employé qui doit être finalisé et aux mesures prises en matière de prépensions en cas de restructuration d'entreprises.
Charles Michel souligne la nécessité de renforcer le modèle social. Face aux critiques des syndicats, il se défend en affirmant que : "en deux mois et demi, on a déjà réalisé un tax shift de 2,8 milliards d'euros favorable à la compétitivité et aux bas salaires".
Pour le Premier ministre, une telle réforme fiscale ne s'est pas vue ces vingt voire vingt-cinq dernières années. Ces efforts vont au pouvoir d'achat des citoyens, à la compétitivité et aux bas salaires.
"Et il faut aller plus loin" poursuit M. Michel. "Nous travaillons pour faire en sorte d'avoir une fiscalité juste, équitablement répartie et efficace", ajoute-t-il.
M. Michel refuse de répondre à des questions sur des points précis tels l'avantage que représente une voiture de société. "Il faut baisser les charges qui pèsent sur le travail pour encourager l'embauche", précise-t-il.
Au sujet des taxations sur les plus-values, le nouveau Premier ministre belge rappelle que le pays dispose déjà d'une double taxation sur les opérations de bourse et que le patrimoine immobilier est déjà lourdement.
Il ajoute : "Il n'y a pas de solution fiscale magique, on est déjà lourdement taxé en Belgique. Ceux qui sont aujourd'hui dans l'opposition, pourquoi n'ont-ils pas appliqué la formule magique quand ils étaient au pouvoir ?" faisant ainsi allusion au parti socialiste qui a déposé une proposition de loi pour instaurer un imp?t sur les grosses fortunes comme l'explique le journal Le Soir.
Au sujet de cette "solution miracle", le Premier déclare : "Je suis assez sceptique. Si cela existait, tous les Etats européens, l'auraient inventée".
"Ce qui compte pour moi, c'est l'accord de gouvernement et je suis le gardien de cet accord", résume-t-il.
Charles Michel avait déjà déclaré récemment au journal Le Soir qu'il "ne serait pas un Premier ministre pot de fleurs".
Selon la radio publique RTBF, les commentateurs estiment néanmoins qu'il n'y a rien de spectaculaire dans cette interview du 5 janvier 2015 et que le Premier ministre n'est pas très précis. Ces différents dossiers continuent à diviser son gouvernement.