Le président américain Barack Obama a indiqué mercredi à l'Académie militaire de West Point qu'il considérait que le terrorisme demeurait la menace la plus directe pour les Etats-Unis, à l'intérieur du pays comme à l'étranger.
Le président a tenu ces propos dans son allocution lors de la cérémonie de remise de dipl?mes de la promotion de 2014 de la prestigieuse Académie militaire de West Point située dans l'Etat de New York.
M. Obama a cependant souligné que les Etats-Unis devaient changer leur stratégie antiterroriste, qualifiant la pratique qui consiste à envahir chaque pays qui abrite des réseaux terroristes de "na?ve et pas viable".
Tirant les le?ons des succès et des échecs de leurs expériences en Irak et en Afghanistan, les Etats-Unis devraient "établir des partenariats plus efficaces avec les pays où les réseaux terroristes cherchent à s'implanter", a expliqué M. Obama.
Citant l'Afghanistan comme exemple, il a rappelé que les Etats-Unis avaient formé des centaines de milliers de soldats et de policiers afghans pour qu'ils puissent assurer eux-mêmes la sécurité dans leur pays, et que la mission de combat des Etats-Unis dans le pays d'Asie centrale s'achèverait d'ici la fin de l'année.
M. Obama a annoncé mardi que le dernier soldat américain quitterait l'Afghanistan d'ici fin 2016.
"Maintenant, alors que nous évoluons vers une mission de formation et de conseil en Afghanistan, notre présence réduite nous permettra de traiter plus efficacement les menaces au Moyen-Orient et en Afrique du Nord", a-t-il noté.
Le président a expliqué qu'il appelait le Congrès américain à soutenir un nouveau fonds pour un partenariat antiterroriste à hauteur de 5 milliards de dollars consacrés à la formation, au développement des capacités et au soutien des pays partenaires qui se trouvent aux premières lignes face au terrorisme.
M. Obama a souligné que ce partenariat n'exclut pas la nécessité de mener une action directe s'il est nécessaire pour les Etats-Unis de se protéger, mais qu'une telle action directe doit "respecter les normes qui reflètent nos valeurs".
Le président américain a également promis de se tourner davantage vers l'armée pour qu'elle joue un r?le moteur et qu'elle fournisse au grand public les informations sur les efforts américains, en faisant preuve de plus de transparence en ce qui concerne la justification des actions américaines et la manière de les réaliser.
Notant que l'objectif principal de son administration est de préserver le "leadership" des Etats-Unis sur la scène internationale, M. Obama a réitéré le principe qu'il avait mis en avant au début de sa présidence, selon lequel les Etats-Unis utiliseraient la force militaire, unilatéralement si nécessaire, lorsque leurs intérêts clés l'exigent.
Pourtant, s'il s'agit d'affaires concernant le monde entier mais qui ne présentent pas une menace directe pour les Etats-Unis, alors "le seuil pour une action militaire doit être élevé", a-t-il souligné.
Au lieu d'agir seul, Washington doit mobiliser ses alliés et partenaires pour mener une action collective, et doit également élargir sa palette d'outils pour inclure la diplomatie et le développement, les sanctions et l'isolation, les appels au droit international et, si elle est juste, nécessaire et efficace, une action militaire multilatérale, a-t-il élaboré.
"Nous devons agir de la sorte car dans ces circonstances, une action collective aurait plus de chance de réussir et de durer, et moins de chance de déboucher sur des erreurs co?teuses", a-t-il ajouté.
Selon des analystes politiques américains, le président justifiait par ces propos la position de sa politique étrangère sur une série de dossiers polémiques, dont ceux de la Syrie, de l'Iran et de l'Ukraine.
L'Académie militaire de West Point, qui est chargée de former des leaders de caractère pour l'armée américaine depuis plus de 200 ans, offre un programme de développement des qualités de leadership mêlant rigueur académique, discipline militaire et les épreuves physiques.
Quelque 1.064 "cadets" (élèves officiers) de West Point se sont fait remettre leurs dipl?mes lors de la cérémonie de mercredi.