A peine quelques heures après que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan ait menacé de ? supprimer ? le site de réseautage social, Twitter étudie les rapports disant que son service a déjà été bloqué en Turquie. La menace est tombée après que des utilisateurs aient diffusé des enregistrements vocaux et des documents visant à démontrer la corruption qui règne parmi son entourage, ce que M. Erdogan dément.
? Nous allons supprimer tout cela. La communauté internationale peut dire ceci, peut dire cela. Je m'en moque. Tout le monde va pouvoir constater combien la République de Turquie est puissante ?, a-t-il dit devant un rassemblement de milliers de partisans. Certains utilisateurs qui tentaient d'aller sur Twitter.com ont été redirigés vers une déclaration venant apparemment de la réglementation des télécommunications de Turquie, qui cite quatre décisions de justice comme fondement pour bloquer le site. Il n'y a eu aucune confirmation officielle du gouvernement.
L'un des enregistrements mettant en cause M. Erdogan, qui est au pouvoir depuis 2003, on l'entendrait ordonner à son fils de retirer de grandes quantités d'argent d'une résidence. Le premier ministre turc a dit que l'enregistrement a été fabriqué de toutes pièces et qu'il fait partie de tentatives destinées à discréditer son gouvernement avant les élections locales clés du 30 mars. Il avait déjà dirigé sa colère envers Twitter, le qualifiant de ? fléau ? après que le service ait servi à alimenter une série de manifestations populaires l'été dernier.
Peu de temps après, un ministre du gouvernement a demandé à Twitter de mettre en place un bureau dans en Turquie, afin que celle-ci puisse mieux transmettre les demandes de retrait de contenu et le tienne responsable au regard du droit turc. Twitter n'a pas répondu. M. Erdogan a ainsi évoqué la possibilité de bloquer également Facebook et YouTube, affirmant que ses adversaires en ont par trop abusé.