La Russie a raison de ne pas interférer dans les turbulences politiques ukrainiennes et tous les voisins de Kiev devraient suivre cet exemple, a déclaré jeudi un expert russe.
Bien que Moscou ait critiqué l'intégration européenne de l' Ukraine l'année dernière, la situation actuelle exige la prudence, a déclaré Timofei Bardachev, directeur du Centre pour les études européennes à la Haute école d'économie en Russie, à Xinhua dans une interview exclusive.
Considérant l'Ukraine comme un pays frère et un berceau de sa culture, la Russie fait ce qu'il faut concernant le conflit entre le gouvernement et les manifestants, a souligné l'expert.
"Moscou n'interfère pas dans les événements en Ukraine. C'est la meilleure option possible, et le Kremlin l'a bien soulignée mercredi", a poursuivi M. Bardachev.
Il a expliqué que toute implication de la Russie ne fera qu' approfondir la crise, car les sentiments anti-russes sont forts au sein de l'opposition.
Aux yeux de l'opposition, si ce n'était pour la Russie, l' Ukraine ferait désormais partie de la zone de libre-échange de l' UE, a souligné M. Bardachev.
La meilleure approche pour tous les voisins de l'Ukraine est de "laisser les Ukrainiens résoudre leurs problèmes domestiques par eux-mêmes et de reconna?tre la solution trouvée par les Ukrainiens, que les autres pays l'aiment ou pas", a-t-il ajouté.
Les policiers anti-émeute et les manifestants poursuivaient les affrontements à Kiev jeudi, après que des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines d'autres ont été blessées.
Selon M. Bardachev, "une cause immédiate" de la récente é ruption des violences a été le soutien montré par certains pays occidentaux aux leaders de l'opposition.
Il y a désormais trois parties dans l'arène politique ukrainienne : le gouvernement, l'opposition modérée et l' opposition radicale, avec des radicaux très confiants, a déclaré M. Bardachev.
"Ils savent que quelque soit le cours des événements, l' occident les soutiendra", a-t-il confirmé.
Les manifestations, qui ont commencé en novembre dernier en soutien à l'intégration européenne, sont devenues violentes à la mi-janvier et sont redevenues brutales cette semaine.