Les négociations entre la délégation de l'opposition et celle du gouvernement syrien, sous la médiation du représentant conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi, ont pris fin samedi à Genève sans avoir obtenu des progrès.
Lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de négociations samedi au Palais des Nations, M. Brahimi a exprimé ses regrets quant aux résultats de ce round de négociations, tout en demandant aux deux parties syriennes de "penser au peuple syrien" et de rentrer pour bien "réfléchir" afin de prendre la "responsabilité" dans le règlement de la crise dans leur pays.
"Je suis vraiment navré que les espoirs placés en nous ne se soient pas réalisés, et je m'excuse auprès du peuple syrien", a-t-il poursuivi, ajoutant : "Je pense qu'il est préférable que chaque partie rentre et réfléchisse à ses responsabilités, et (dise) si elle veut que ce processus continue ou non".
"Cette dernière réunion a été aussi laborieuse que les précédentes", a noté Lakhdar Brahimi. Il a indiqué avoir discuté d'un ordre du jour articulé en quatre points: violence et terrorisme, transition politique, mesures de confiance et réconciliation nationale. Mais des divergences existent toujours entre les deux parties syriennes.
Il a également appelé les parties concernées à "contribuer à aider la Syrie", face à la souffrance du peuple syrien, tout en affirmant qu'il se rendrait prochainement à New York pour rendre compte auprès du secrétaire général de l'ONU et du Conseil de sécurité.
Le 2ème cycle de négociations sur la Syrie dans le cadre de la Conférence Genève II a débuté lundi, dans le but de trouver une solution politique à la crise prolongée en Syrie. Mais pour raison de profondes divergences entre les deux parties syriennes, les négociations entre les deux parties se trouvaient toujours dans l'impasse.
Lors de deux conférences de presse séparées tenues vendredi, les deux délégations syriennes se sont mutuellement accusées d'être responsable de l'impasse où se trouvaient les négociations.
Le porte-parole de l'opposition, Louai Safi, a indiqué à la presse que sa délégation a préparé un plan d'une vingtaine de points "en cinq et six pages" à discuter pour les négociations, alors que la délégation du gouvernement syrien manquait de "responsabilité" pour trouver une solution politique à la crise en Syrie.
De son c?té, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Makdad, a souligné devant la presse qu'aucun progrès n'a été réalisé dans les négociations, car l'opposition insiste sur un ordre du jour "non réaliste" pour les négociations.
Ceux qui ne veulent pas combattre le terrorisme ne font définitivement pas partie du peuple syrien et ceux qui portent des armes contre leur peuple et leur gouvernement sont des terroristes, a-t-il fait remarquer.
Les divergences existent toujours entre les deux délégations syriennes sur les sujets clés dans ce cycle de négociations. La délégation du gouvernement syrien souligne l'importance de discuter tout d'abord de la question sur la lutte contre le terrorisme, mais celle de l'opposition insiste sur la création d'une autorité gouvernementale de transition comme priorité des négociations.
Après plusieurs reprises de report, la Conférence de paix sur la Syrie dite Genève II s'est ouverte le 22 janvier à Montreux, une ville dans le sud-ouest de la Suisse, avant que les deux délégations syriennes ne se soient rencontrées du 24 au 31 janvier à Genève pour poursuivre leurs négociations sous la médiation de M. Brahimi, ce qui constitue le premier round de négociations dans le cadre de la Conférence Genève II.
Le 30 juin 2012, le secrétaire général de l'ONU et celui de la Ligue arabe, les ministres des Affaires étrangères de la Chine, de la France, de la Russie, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis, de la Turquie, de l'Irak, du Kowe?t et du Qatar, ainsi que la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité s'étaient réunis à Genève en tant que Groupe d'action pour la Syrie, sous la présidence de l'émissaire conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie. Cette conférence a été baptisée "Genève I".