L'instabilité politique se poursuit jeudi en Italie, avec la réprimande par le président Giorgio Napolitano du parti de Silvio Berlusconi suite aux menaces de démissions en masse.
"J'aurais participé à la conférence d'aujourd'hui s'il n'y avait pas eu hier un développment politique soudain qui est perturbant institutionnellement parlant", a expliqué Napolitano après avoir annulé sa présence à une conférence politique prévue jeudi à Rome.
Mercredi soir, les députés du parti de Berlusconi - Parti du Peuple de la Liberté (PDL) - avaient renouvelé leurs menaces de démissionner si leur leader était expulsé du Parlement après sa condamnation pour fraude fiscale, confirmée par la Cour suprême en ao?t.
"Je ne peux que définir comme préoccupante cette annonce de démission en masse de tous les députés du PDL - en particulier si le but est de mettre une pression extrême sur le chef de l'Etat et forcer une dissolution anticipée du Parlement," a indiqué le président.
Napolitano a ainsi exprimé son inquiétude de voir les problèmes légaux de Berlusconi - ex-Premier ministre et chef du bloc de centre-droit - compromettre encore plus le fonctionnement du Parlement et la stabilité du gouvernement.
Jusqu'ici la réprimande du président ne semble pas faire reculer le PDL, qui continue de rassembler des signatures de députés pour une démission.
Une commission spéciale du Sénat doit se réunir le 4 octobre pour voter l'exclusion de Berlusconi du Parlement. Le vote sera certainement un signal fort, mais pas décisif. La question devra être ensuite adoptée devant l'assemblée du Sénat, Berloscuni - en tant que membre du Sénat - ne pouvant être exclu qu'avec le vote de l'intégralité de la chambre haute.
Les marchés ont réagi avec nervosité à ce signe supplémentaire de l'instabilité en Italie : l'indice FTSE MIB a baissé jeudi et les co?ts d'emprunt à 10 ans, qui servent de référence, ont augmenté.