Une conférence à Genève réunissant tous les acteurs autour d'une même table devra avoir lieu pour construire la paix en Syrie, a déclaré mardi à Genève Riccardo Bocco, sociologue politique spécialisé dans le Moyen-Orient à l' Institut universitaire d'études du développement (IUED) de Genève.
Un processus progressivement inclusif permettrait d'atteindre cet objectif, a estimé le professeur de l'IUED lors d'une interview accordée à Xinhua.
Le 30 juin 2012, les secrétaires généraux de l'ONU et de la Ligue des états arabes, les ministres des Affaires étrangères de la Chine, de la France, de la Russie, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis, de la Turquie, de l'Irak, du Kowe?t et du Qatar et la Haute Représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité se sont réunis à l'Office des Nations unies à Genève en tant que Groupe d'action pour la Syrie, sous la présidence de l'Envoyé spécial conjoint de l' Organisation des Nations unies et de la Ligue des états arabes pour la Syrie. Cette réunion s'appelle populairement Genève I.
Washington et Moscou ont proposé le 7 mai dernier la tenue de la Conférence Genève 2, en présence de délégations du gouvernement syrien et de l'opposition, toutefois, l'opposition a exprimé son boycott à Genève II.
En ce qui concerne une pré-conférence tripartite entre l'ONU, les Etats-Unis et la Ruisse prévue mercredi prochain à Genève, M. Bocco a indiqué que cette conférence devrait éclaircir la situation quant à la participation de l'opposition syrienne, ajoutant : On saura précisément qui sera invité, quels seront les représentants de l'opposition, totalement divisée, quels sont les Etats qui participeront à la prochaine réunion.
D'après le sociologue politique spécialisé dans le Moyen- Orient, ? je suis convaincu qu'une telle conférence aura lieu car elle est indispensable pour les Américains. Il y a un an le président Barack Obama a déclaré que si des armes chimiques étaient utilisées par Damas, ce serait le franchissement de la ligne rouge et qu'alors les Etats-Unis interviendraient. Hors les Etats-Unis veulent éviter une intervention tout en respectant leur parole.. ?
Pour lui, la participation éventuelle de l'Iran à la conférence Genève II , c'est une évidence. L'Iran est totalement incontournable pour négocier une solution pacifique et une transition de régime, et Téhéran a déjà organisé trois conférences de paix sur la Syrie dont la dernière le 29 mai.
Lorsque tous les acteurs, les divers groupes d'opposition, les partenaires régionaux et tous les Etats seront présents, une vraie solution pourra être trouvé, a souligné M. Bocco.
? Je pense qu'un processus progressivement inclusif permettra d'atteindre cet objectif. Nous assisterons à une première réunion restreinte entre les Etats-Unis, la Russie et l'ONU, suivie d'une seconde réunion qui réunira d'autres ? parrains ?, a conclu le professeur.