Une commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac a démarré mardi pour déterminer le r?le de l'Etat dans cette affaire, notamment pour élucider ce qu'a pu savoir l'exécutif sur le compte bancaire détenu à l'étranger par M. Cahuzac.
La commission, qui avait été demandée par le parti centriste Union des démocrates et indépendants (UDI), devrait mener ses travaux pendant deux mois. Elle a commencé à interroger mardi matin les deux journalistes Edwy Plenel et Fabrice Arfi du site d'information Mediapart à l'origine des révélations sur l'affaire Cahuzac.
Le 4 décembre 2012, Mediapart affirmait dans une enquête que le ministre du Budget d'alors, Jér?me Cahuzac, avait "détenu pendant de longues années et jusqu'en 2010 un compte bancaire non déclaré à l'UBS de Genève", en Suisse. L'intéressé avait démenti le même jour et continué de le faire pendant quatre mois jusqu'à ce qu'il passe aux aveux le 2 avril, deux semaines après avoir démissionné de son poste de ministre.
La commission d'enquête qui s'est ouverte mardi entend précisément élucider ce qu'a fait l'administration pendant cet intervalle et ce que savaient le président de la République et les membres du gouvernement.
Outre les journalistes de Mediapart sera également auditionné mardi l'ancien opposant politique de Jér?me Cahuzac à Villeneuve-sur-Lot (sud-ouest) Michel Gonelle, qui avait fourni à Mediapart un enregistrement audio datant de plus de 10 ans dans lequel un homme présenté comme étant Jér?me Cahuzac s'inquiète de la possession d'un compte à la banque UBS.
Au sein du gouvernement, seront également entendus le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici et la ministre de la Justice Christiane Taubira. Les dates de leurs auditions n'ont pas encore été fixées.
Le principal intéressé, Jér?me Cahuzac, sera lui-même auditionné devant la commission par ses anciens collègues du gouvernement et son ancienne directrice de cabinet à Bercy, d'Amélie Verdier, qui a conservé ses fonctions, répondra elle aussi aux questions de la commission.
Enfin quelques hauts fonctionnaires et magistrats, comme le patron du renseignement intérieur ou le procureur de la République de Paris, seront également entendus.
Invité mardi matin sur RTL, M. Cahuzac a indiqué avoir rapatrié l'argent dissimulé en Suisse et que la somme se monte à "un peu moins de 685 000 euros en totalité à disposition de la justice".
Il a par ailleurs déclaré espérer que sa vie ne se résume pas "à cette faute et à ce mensonge", expliquant avoir des projets et que sa vie "ne s'arrête pas là".
Le jour de ses aveux, le 2 avril, l'ancien ministre a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale.