Quelques jours après la décision d'un tribunal pakistanais d'interdire à l'ancien président Pervez Musharraf de participer aux élections pour le restant de ses jours, pour sanctionner son abrogation de la Constitution dans l'état d'urgence en 2007, son parti a annoncé vendredi qu'il boycotterait les élections du 11 mai prochain.
Le porte-parole de la Ligue musulmane de tout le Pakistan ( LMTP) a accusé le panel électoral national d'avoir adopté une attitude ? partiale ? envers l'ex-président.
Plusieurs cours avaient auparavant interdit M. Musharraf de participation aux élections, contrariant ses projets de r?le actif dans la vie politique.
M. Musharraf, qui avait démissionné en 2008 avant de partir en exil, est revenu au Pakistan en mars pour participer aux élections à la tête de son parti.
Le secrétaire général du parti, le docteur Amjad, a déclaré vendredi lors d'une conférence de presse à Islamabad que le rejet des documents de nomination de M. Musharraf contraignait ce parti à boycotter les élections.
M. Musharraf a été arrêté en relation avec l'assassinat en 2007 de l'ex-Premier ministre Benazir Bhoutto, et avec la détention illégale de dizaine de juges dans le cadre d'un état d' urgence qu'il avait décrété.
M. Amjad a déclaré que M. Musharraf se défendrait devant les tribunaux et qu'il entendait obtenir justice.
La LMTP ne croit pas que les élections seront libres et transparentes, c'est la principale raison pour laquelle elle a décidé de boycotter ces élections, a–t-il déclaré.
Près de 170 candidats à l'Assemblée nationale et aux assemblées provinciales ont retiré leur dossier, a-t-il déclaré.
Le porte-parole du parti de M. Musharraf, Asia Ishaq, a déclaré que la commission électorale avait autorisé des gens qui ont ? volé le pays ? à participer aux élections tout en refusant ce droit à Pervez Musharraf ? qui a sauvé le Pakistan à une période difficile ?.
Les observateurs politiques estiment que ce boycott n'aura pas d'impact majeur sur la participation aux élections car le parti de M. Musharraf est récent et son dirigeant, en détention, ne pourra mener campagne.