Le sommet de deux jours entre la Communauté d'Etats latino-américains (CELAC) et l'Union européenne (UE) a pris fin dimanche avec une déclaration finale, qui appelle à garantir la sécurité juridique pour les investisseurs et à éviter le protectionnisme.
"Nous avons conclu une déclaration finale satisfaisante, qui parle de la nécessité d'éviter le protectionnisme et de garantir la sécurité juridique pour l'investissement", a déclaré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
"C'est seulement sous ces conditions que nous disposerons de la stabilité nécessaire pour envisager des investissements de qualité, qui créent une croissance durable. C'est un sujet important parce que l'investissement demande la sécurité juridique, et les citoyens aussi", a-t-il poursuivi.
L'Europe reste le plus grand investisseur en Amérique Latine et dans les Cara?bes: 43% de l'investissement direct étranger dans la CELAC provient de l'UE, a indiqué le président du Conseil européen Herman van Rompuy lors d'une conférence de presse.
Le président du Chili Sebastian Pinera, l'h?te du sommet, a déclaré pour sa part que la sécurité juridique que les investisseurs demandent concerne les deux continents.
La mise en lumière de cette question pourrait être considérée comme signe de représailles contre l'Argentine, dont le gouvernement a nationalisé 51% de la compagnie énergétique YPF, achetée en 1999 par l'espagnole Repsol pour 15 milliards d'euros.
L'année dernière, l'homme le plus riche d'Amérique latine, Carlos Slim, a acquis près de 24% de la firme de télécommunications néerlandaise KPN avec l'argent de son opérateur téléphonique América Movil. Il détient également 21% de Telekom Austria.
La CELAC a été fondée lors du Sommet de Caracas en décembre 2011 sous l'initiative du président vénézuélien Hugo Chavez, qui cherchait à créer un organisme similaire à l'Organisation des Etats américains (OAS) sans la direction des Etats-Unis et du Canada.
M. Chavez a organisé le premier sommet en décembre 2011 et voulait que l'entité régionale se concentre sur des problèmes sociaux. Cependant, M. Pinera, ancien homme d'affaires, a fait des problèmes économiques le sujet principal du sommet.
Lors d'une conférence de presse postérieure au sommet, M. Pinera a tenu à démentir la rumeur selon laquelle la CELAC était en concurrence avec l'OAS.
"Elles sont complémentaires. Elles comptent plusieurs membres identiques, mais la CELAC ne comprend pas les Etats-Unis et le Canada", a-t-il indiqué. La CELAC comporte Cuba, qui prendra officiellement la tête de la CELAC pour la prochaine année à partir de lundi. L'OAS a exclu Cuba, essentiellement en raison de la pression des Etats-Unis, exercée depuis les années 1960.
Le sommet CELAC-EU, qui s'est déroulé samedi et dimanche à Santiago, a réuni des représentants venus de 61 nations, y compris 43 chef d'Etats. La Croatie, qui deviendra membre à part entière de l'UE en juillet, a été invitée à la conférence avant d'être pleinement qualifiée.