Dernière mise à jour à 10h16 le 18/07
Un ouvrier assemble un bras robotique dans une usine de Foshan, dans la Province du Guangdong. (Photo fournie au China Daily) |
Selon un des plus importants économistes de Morgan Stanley qui s'est exprimé le 17 juillet, l'économie chinoise pourrait enregistrer une croissance légèrement plus lente au second semestre mais qui demeurera malgré tout soutenue grace à l'amélioration de la demande extérieure et de l'investissement privé domestique.
Les données officielles montrent que le PIB de la Chine a progressé de 6,9% d'une année sur l'autre au deuxième trimestre, un chiffre inchangé par rapport au trimestre précédent. C'est un taux qui va au-delà du consensus du marché qui prévoyait 6,8% et bien au-dessus de l'objectif du gouvernement pour l'année civile, qui était d'? environ 6,5% ?.
Robin Xing, économiste en chef pour la Chine chez Morgan Stanley Asia Ltd, a expliqué que la forte croissance au premier semestre a principalement été renforcée par la reprise des exportations et le rebond de l'investissement privé dans les secteurs du service et de la fabrication.
Il a par ailleurs prédit que la croissance de l'investissement manufacturier augmenterait à 7,8% cette année, en hausse par rapport aux 4,2% de 2016. Cependant, la croissance des investissements des entreprises appartenant à l'état devrait ralentir à 13% tandis que la croissance de l'investissement immobilier diminuera à 5%.
Sur le long terme, Morgan Stanley conserve une vision optimiste de l'économie chinoise, la croissance étant renforcée par de nouveaux moteurs, comme la consommation dans les petites villes. Il a également estimé que la consommation intérieure augmenterait à 9 700 milliards de Dollars d'ici 2030, contre 4 400 milliards de Dollars en 2016, les deux tiers de la croissance de la consommation provenant des villes des troisième et quatrième rangs.
Dans l'intervalle, la banque d'investissement américaine estime que la Chine est capable d'éviter une crise financière malgré la hausse du niveau d'endettement du pays qui, selon ses estimations, a atteint 278% de son PIB l'année dernière.
? Nous sommes optimistes en raison de la volonté du gouvernement de sortir du désendettement et de contr?ler le niveau d'endettement de manière ordonnée et progressive afin d'éviter les risques de liquidité ?, a précisé M. Xing, qui a ajouté que les décideurs politiques devraient conserver une attitude extrêmement ferme sur la réglementation financière et maintenir des conditions monétaires relativement rigoureuses pour ralentir la croissance du crédit.
La croissance du PIB plus forte que prévu au deuxième trimestre a incité certains économistes à modifier à la hausse leurs prévisions de croissance pour la Chine.
Zhao Yang, économiste en chef de la Chine à Nomura Securities, a ainsi relevé ses prévisions pour le troisième trimestre à 6,8% contre 6,6% et ses prévisions annuelles à 6,8% contre 6,7%, mettant toutefois en garde contre les incertitudes pesant sur la demande extérieure, compte tenu du renchérissement du Renminbi au premier semestre et de la hausse des risques géopolitiques mondiaux.
Un point de vue que Robin Xing de Morgan Stanley partage, estimant que le risque majeur qui pourrait menacer la croissance de la Chine est la détérioration de l'environnement extérieur et l'exacerbation des frictions commerciales mondiales.