La dette des collectivités locales chinoises constitue un risque important pour les banques chinoises, a annoncé mercredi Moody, dernier avertissement en date dans un contexte de crainte croissante de risques financiers dans la deuxième économie du monde.
L'agence de notation a indiqué dans un rapport que de nombreux véhicules de financement des collectivités locales (local government financing vehicles, LGFV) ont vu leurs flux de trésorerie stagner ou baisser, tandis que leurs niveaux d'endettement ont augmenté.
Parmi les 388 entreprises de construction urbaines que Moody a interrogées, seulement 53% d'entre elles ont suffisamment de liquidités pour couvrir leur dette estimée et les paiements d'intérêts en 2013 sans avoir recours à davantage d'emprunts.
Pendant ce temps, le Bureau National d'Audit a déclaré le 10 juin que la dette de 36 gouvernements locaux a augmenté de 12,9% pour atteindre 3 850 milliards de Yuans lors des deux années allant jusqu'à la fin de 2012.
? Les expositions directes des banques chinoises aux LGFV restent importantes malgré les efforts récents du Gouvernement central pour limiter la croissance des emprunts de LGFV ?, dit le rapport, ajoutant que les expositions des LGFV représentaient 14% du total des prêts bancaires chinois à la fin de 2012.
Alors que de nombreux LGFV dépendent de l'appui du Gouvernement pour s'acquitter de leurs obligations en matière de dette, les gouvernements locaux sont désormais confrontés à de nouveaux défis pour amortir les éventuels défauts.
La croissance des revenus des gouvernements locaux chinois ralentit, ce qui va limiter leurs capacités de soutien. De même, les restrictions imposées par les régulateurs sur les banques secrètes et le développement immobilier vont également restreindre les flux d'argent des gouvernements locaux, selon Moody.