Tel que prévu, le dernier discours sur l'état de l'Union du président américain Barack Obama se fonde sur les moyens de soutenir la croissance de la plus grande économie mondiale, probablement le problème déterminant de sa présidence.
Comme le démontre sa performance dans son premier mandat, la mise en ordre de la fiscalité, des finances, et le redressement de l'économie sont des promesses beaucoup plus faciles à énoncer qu'à réaliser. Cependant, en forgeant des liens plus étroits avec la Chine au cours des quatre prochaines années, les Etats-Unis renforceraient leurs chances de respecter leurs promesses domestiques.
La logique est simple et claire, les Etats-Unis et la Chine étant entrelacés à tellement de niveaux sur le plan économique que leurs santés économiques s'influencent inévitablement l'une l'autre. Comme chaque pays est le deuxième partenaire commercial de l'autre, l'un ne pourrait pas rester intact pendant que l'autre plonge dans un profond chaos.
Alors que la promotion de la croissance constitue une priorité pour les deux nations, une relation économique bilatérale forte et saine facilitera leur travail, ce qui a été prouvé par leurs liens économiques au cours des dernières décennies.
Evidemment, le succès du second mandat d'Obama dépendra largement du rythme de la croissance économique, qui a bénéficié des échanges commerciaux toujours croissants avec la Chine.
Les Etats-Unis ont dépassé l'Union européenne pour devenir le plus grand client de la Chine en 2012, alors que la Chine, un des marchés d'exportation des Etats-Unis en pleine expansion, a déployé de plus en plus d'efforts pour consommer des marchandises américaines. Voilà une bonne nouvelle pour Obama, dont le programme commercial nécessite le doublement des exportations américaines au cours des cinq prochaines années, ce qui créerait deux millions d'emplois.
Selon une étude du Conseil commercial sino-américain (USCBC), les importations à bas prix et de bonne qualité de la Chine ont maintenu les prix à la consommation américains à un niveau relativement bas, et ont contribué à l'augmentation du pouvoir d'achat des ménages américains, alimentant ainsi la croissance américaine de fa?on significative.
Plut?t que de jeter le blame sur les autres pays pour le taux de ch?mage élevé aux Etats-Unis, certains politiciens américains devraient reconna?tre que les échanges commerciaux avec la Chine ont contribué à la création d'emplois aux Etats-Unis, un élément central du discours sur l'état de l'Union d'Obama.
L'étude du USCBC a également révélé qu'entre 2001 et 2010, trois millions d'emplois américains ont été créés en raison de la multiplication des exportations des Etats-Unis vers la Chine.
En outre, le changement du modèle de croissance de la Chine et son engagement réaffirmé à ouvrir son marché en profondeur offrent de nouvelles opportunités pour la coopération bilatérale dans des nouveaux domaines tels que l'énergie propre, une autre priorité du programme économique d'Obama.
En tant que bénéficiaire des liens économiques bilatéraux et détentrice étrangère majeure de la dette du gouvernement américain, la Chine est grandement dépendante de la force économique des Etats-Unis, le plus grand client de la Chine et une destination en pleine expansion pour les investissements d'outre-mer de la Chine.
En ce sens, remettre l'économie américaine sur les rails n'est pas seulement le voeu d'Obama et de ses compatriotes américains, mais est également dans l'intérêt de la Chine et du monde en général.
Depuis des années, la Chine poursuit un partenariat économique fort avec les Etats-Unis et demeure attachée à cette cause. En même temps, Obama et sa première administration ont reconnu l'importance des relations économiques américano-chinoises et ont pris des mesures pour faire avancer les liens.
Cependant, la construction d'un modèle durable des relations économiques fortes et saines entre les deux nations exige beaucoup plus d'efforts.
A cette fin, les législateurs américains devraient s'abstenir de faire preuve d'obstruction, à travers le protectionnisme commercial, la xénophobie d'investissement, le bellicisme sur la devise, et la mentalité de Guerre Froide, qui s'avère évidente dans la dernière décision de Washington d'imposer des sanctions contre des sociétés chinoises.
Les Etats-Unis devraient également se départir de l'habitude de blamer les autres pour leurs propres erreurs et devraient agir de fa?on plus responsable pour régler leurs problèmes financiers et fiscaux.
Washington devrait par-dessus tout adopter une vision à long terme sur ses liens économiques avec la Chine, et éviter le piège de sacrifier des relations manifestement importantes pour des gains politiques à court terme.
La prospérité du monde, y compris la Chine et les Etats-Unis, requiert des relations plus fortes entre les deux plus grandes économies du monde. Ainsi, batir sur les efforts du passé et faire avancer les relations bilatérales serait un choix judicieux pour Obama, alors que la mise en oeuvre du programme de son second mandat se concrétise.